Pour que tu ne te perdes pas...
Avec Modiano, on a l'impression d'être toujours plongé dans le même ouvrage, d'assister à la même quête si l'on veut (excepté, peut-être, s’agissant du tragique destin de la jeune Dora Brüder, et encore).
Et dans le même temps, on perçoit bien que la quête est différente, qu'elle approfondit un autre pan de la mémoire de l'auteur, ou qu'elle le sonde à un niveau archéologique différent, ou encore selon un angle différent.
D'où cette fascination que l'on éprouve vis-à-vis de ce prodigieux écrivain (si légitimement couronné par le Nobel, contrairement à certaine épouvantablement médiocre écrivaillonne de gauche extrême, suivez mon regard).
Ici, peut-être, ai-je été à la vérité séduit par certaine "proximité" géographique : le square du Grésivaudan, cité par trois fois dans l'extrait qu'on va lire - mais également par l'allusion à une éventuelle jalousie de l'auteur - de Jean Daragane, si l'on préfère - envers Minou Drouet (ce patronyme ne dira rien aux nouvelles générations), poétesse précoce de deux ans sa cadette !
Quoi qu'il en soit, sourd de cet ensemble exceptionnel une indicible tristesse - une mélancolie grave, peut-être ? C’est toute la cruelle difficulté à se remémorer le passé, à le reconstituer par bribes, à tenter de rendre la vie à ce qui est, depuis si longtemps, si profondément enfoui, et peut-être inatteignable...
Et dans le même temps, on perçoit bien que la quête est différente, qu'elle approfondit un autre pan de la mémoire de l'auteur, ou qu'elle le sonde à un niveau archéologique différent, ou encore selon un angle différent.
D'où cette fascination que l'on éprouve vis-à-vis de ce prodigieux écrivain (si légitimement couronné par le Nobel, contrairement à certaine épouvantablement médiocre écrivaillonne de gauche extrême, suivez mon regard).
Ici, peut-être, ai-je été à la vérité séduit par certaine "proximité" géographique : le square du Grésivaudan, cité par trois fois dans l'extrait qu'on va lire - mais également par l'allusion à une éventuelle jalousie de l'auteur - de Jean Daragane, si l'on préfère - envers Minou Drouet (ce patronyme ne dira rien aux nouvelles générations), poétesse précoce de deux ans sa cadette !
Quoi qu'il en soit, sourd de cet ensemble exceptionnel une indicible tristesse - une mélancolie grave, peut-être ? C’est toute la cruelle difficulté à se remémorer le passé, à le reconstituer par bribes, à tenter de rendre la vie à ce qui est, depuis si longtemps, si profondément enfoui, et peut-être inatteignable...
"Il éprouva une sorte de vertige, un picotement à la racine des cheveux. Cet enfant, que des dizaines d'années tenaient à une si grande distance au point d'en faire un étranger, il était bien obligé de reconnaître que c'était lui".
P. Modiano
P. Modiano
Je ne puis pas donner la réalité des faits, je n'en
puis présenter que l'ombre
Stendhal
Prends garde à la douceur des choses...
Daniel Auteuil (né en 1950 à Alger), est un acteur, metteur en scène, auteur-compositeur-interprète, réalisateur et chanteur français. Ce qui, incontestablement, en fait un artiste multi-cartes. Qui ne manque pas de talent, c'est le moins qu'on puisse dire. Ce qui m'intéresse particulièrement ici, c'est la prestation qu'il a délivrée, le 22 juillet 2022, dans le cadre du Festival d'Avignon : un tour de chant, empreint d'une immense et discrète poésie, pour rendre hommage à un poète (tellement oublié de nos jours) que lui fit jadis connaître sa propre mère, Yvonne Castellan (1929-2006), elle-même artiste lyrique, comme son mari (Henri, décédé, lui, en 2005). C'est donc dès l'enfance que le jeune Daniel baigna dans le milieu artistique. C'est pourquoi on peut dire, pour paraphraser la parabole des talents, qu'il a su à un haut degré faire fructifier les siens !
Avant de laisser la place à quelques-uns des poèmes de Paul-Jean Toulet (ce qui nous changera de l'insane production actuelle, conséquence de l'effondrement du système scolaire), interprétés ce soir-là en Avignon (et à quelques autres), je me crois autorisé à faire un court détour par le cinéma (Auteuil y a brillé), et à signaler l'admirable polar MR73 (2008). Le MR73, c'est un fameux revolver produit en 1973 par la firme alsacienne Manurhin (il équipa un temps nos forces de l'ordre) - tout cela a disparu avec notre formidable savoir-faire dans le maelström voulu et méthodiquement organisé de nos industries...
Sans doute, MR73 s'est-il voulu le pendant du Police Python 357 (1976 - avec Montand-Signoret), mais le film possède une réelle originalité.
[NB à l'attention des amateurs - Comme le Python, le MR73 est un 357, c'est-à-dire, pour aller vite, un 9 m/m "gonflé"]
Avant de laisser la place à quelques-uns des poèmes de Paul-Jean Toulet (ce qui nous changera de l'insane production actuelle, conséquence de l'effondrement du système scolaire), interprétés ce soir-là en Avignon (et à quelques autres), je me crois autorisé à faire un court détour par le cinéma (Auteuil y a brillé), et à signaler l'admirable polar MR73 (2008). Le MR73, c'est un fameux revolver produit en 1973 par la firme alsacienne Manurhin (il équipa un temps nos forces de l'ordre) - tout cela a disparu avec notre formidable savoir-faire dans le maelström voulu et méthodiquement organisé de nos industries...
Sans doute, MR73 s'est-il voulu le pendant du Police Python 357 (1976 - avec Montand-Signoret), mais le film possède une réelle originalité.
[NB à l'attention des amateurs - Comme le Python, le MR73 est un 357, c'est-à-dire, pour aller vite, un 9 m/m "gonflé"]
"Longtemps si j'ai demeuré seul,
Ah ! qu'une nuit je te revoie.
Perce l'oubli, fille de joie,
Sors du linceul.
D'une figure trop aimée,
Est-ce toi, spectre gracieux,
Et ton éclat, cette fumée
Devant mes yeux ?"
P.-J. Toulet
Ah ! qu'une nuit je te revoie.
Perce l'oubli, fille de joie,
Sors du linceul.
D'une figure trop aimée,
Est-ce toi, spectre gracieux,
Et ton éclat, cette fumée
Devant mes yeux ?"
P.-J. Toulet
Un PV apparemment sans grand intérêt...
Soixante-douze ans, déjà, que l'immonde tuerie a été perpétrée... Commémorant-la avec recueillement, en lisant un texte sans prétention, du moins en apparence...
Complétant en effet l'enquête "Sébeille-Constant", le Commissaire Chenevier et son adjoint Gillard grattèrent partout où ça faisait mal. Ici, l'interrogation paternelle du Maréchal des logis premier arrivé sur les lieux du triple crime, le 5 août 1952, met à nu, sans qu'il y paraisse, un pan du "festival des menteurs" bien connu, s'agissant d'un "personnage éminemment suspect", comme l'écrivirent par ailleurs les Commissaires parisiens.
"En me disant bonjour et en me serrant la main, Gustave Dominici m'a expliqué qu'il avait passé une mauvaise nuit, qu'il avait eu très peur, et c'est alors qu'il m'a annoncé qu'il y avait un troisième cadavre sur les bords de la Durance. Devant mon étonnement, il m'a précisé qu'il s'agissait d'une fillette. Ensemble, nous nous sommes rendus à l'endroit où gisait l'enfant. Je me suis rendu compte qu'elle était morte. Je n'avais plus aucun doute, le crime était certain".
Adjudant de Gendarmerie L. Romanet (1904-1983)
Adjudant de Gendarmerie L. Romanet (1904-1983)