Du Ramdam du Ramadan

Un lecteur de mon quotidien local unique et préféré me souffle ce titre malicieux, mais pas autant qu'il pourrait y paraître : quel raffut, en effet, et de toutes parts, pour magnifier les pieuses  pratiques de nos concitoyens musulmans ! À telle enseigne qu'on pourrait se croire soudain transporté dans une autre région du globe, ou dans un autre temps, ou dans les deux à la fois !
Rien ne nous aura été épargné des conditions lunaires d'entrée et de sortie de cette sainte période, de ses rythmes et de ses rites, de ses tenants et de ses aboutissants, et j'en passe.
Il n'est pas jusqu'à certains magasins, et je songe en particulier à la chaîne qui, débutant du côté d'Annecy, a bientôt conquis le monde entier (puisque, entre autres, je l'ai retrouvée jusqu'à Singapour) - et se sait assez puissante pour, lorsqu'elle est condamnée sévèrement par la justice, refuser d'obtempérer et d'afficher sur les caisses de sortie, comme elle y est en principe contrainte, les attendus sans appel de ses condamnations. Bon, c'est une incidente, je passe. Mais n'est-ce pas en passant, justement, devant le rayon "traiteur" d'un de ces magasins, que mon attention a été attirée par une immense affiche - et quand je dis immense, je sais de quoi je parle - issue du Conseil représentatif du culte musulman (mais oui, mais oui) et garantissant aux fidèles la "pureté" de la nourriture proposée... Ah, certains ont flairé la bonne affaire commerciale, et les panneaux "hallal" ne fleurissent pas, hélas, qu'à Carouf...

Encore n'est-on pas obligé (du moins pour l'instant) d'acquérir une alimentation pure (qu'ils disent). Mais dans de nombreux cas, il n'y a pas moyen de faire autrement : je pense à ce Proviseur (et il ne doit pas être le seul) ayant institué pour tous les rationnaires de sa cantine, la distribution de viande hallal, pour éviter les conflits, selon lui. Bientôt, il est assuré que, de proche en proche, on en viendra à interdire toute présentation d'aliments non consacrés. Car déjà, et c'est la manière douce (du moins en apparence), certains de nos enfants, pour faire comme leurs copains musulmans, s'efforcent de participer à leur jeûne rituel. Or le jeûne dit du Ramadan, est une pratique d'un autre âge, d'une part, ô combien anti-hygiénique (je parle de la privation de nourriture et de toute boisson), d'autre part, parfaitement incompatible avec une existence normale.
On a aussi vu une école élémentaire (il ne doit pas y en avoir qu'une) ayant institué l'usage exclusif des deux robinets des toilettes, l'un réservé aux "musulmans", l'autre aux "Français" [sic]. Et il faudrait parler de tant d'autres signes avant-coureurs : l'incroyable burqa (et le non moins incroyable burqini) et l'obligation, pour certaines écoles maternelles, de mettre en place des "sas" afin de régler les problèmes d'identification des mères à la sortie des classes, la stigmatisation des sapins de Noël dans les établissements scolaires, l'interdiction de fait de certaines représentations théâtrales, les plages séparées d'accès aux piscines, l'exigence, parfois sous la violence, d'un médecin de sexe féminin pour examiner les musulmanes ; et je ne cite que pour mémoire cette incroyable scène, lue je ne sais plus où, d'éboueurs qui au beau milieu de leur travail, s'arrêtent en pleine rue pour faire la rituelle prière...
Je tire nombre de faits ci-dessus rapidement listés en guise d'avertissement d'une brochure officielle, un rapport de l'Inspection générale (qu'on pourra lire et méditer par ailleurs), et j'achève sur ce chapitre par une constatation extraite du dit rapport : "en France les enfants juifs - et ils sont les seuls dans ce cas - ne peuvent plus de nos jours être scolarisés dans n'importe quel établissement". Inutile de préciser pourquoi...

Et là dessus, silence radio total, pas le moindre chambard. Les faits que relate cette phrase sont pourtant d'une extrême gravité, s'ils sont avérés dans notre république laïque (qui, il est vrai, s'accommode de bien des accommodements, par exemple à l'égard de la polygamie). Mais chacun se tait, et - je voudrais bien le croire - souffre en silence.
Car il me semble bien qu'à cause de tout leur boucan, on a complètement oublié - ou peut-être l'a-t-on censuré - que la France chrétienne observait, il y a encore pas si longtemps de cela, une période de quarante-six jours (entre le mardi gras et le jour de Pâques), pendant laquelle les fidèles étaient invités (on ne leur coupait pas le nez, s'ils n'obtempéraient pas) à faire "maigre" et à s'adonner à la prière avec plus de ferveur que d'habitude. Cela se nommait, l'a-t-on à ce point oublié, le Carême. Et les chrétiens rivalisaient sainement lorsqu'ils faisaient "prêcher le Carême" par leurs orateurs les plus inspirés... Tout cela est jeté aux orties, il n'y a plus d'émerveillement et de respect que pour la "découverte" des pratiques mahométanes...
Bref, le communautarisme est chez nous comme chez lui, ou plus exactement c'est lui qui nous tolère - du moins pour l'instant. Et tandis que les fils et petits-fils de nos anciens supplétifs musulmans se sont parfaitement intégrés, et ne font pas le moindre barouf, nous sommes à la vérité tenus d'arbitrer entre les diverses faces des descendants du prophète, et de fermer les yeux devant les débordements des mouvements "radicaux" comme le salafisme...
La France ne se porte pas bien, ne nous voilons pas la face...


À un tel point que l'histoire en forme de boutade, que raconte un autre lecteur d'un autre quotidien (Le Monde), prend des résonances sinistres ; on se souvient que, durant le dernier Tour de France, (c'était le 18 juillet dernier, à Wittelsheim) une imprudente sexagénaire a été fauchée par un motard de la Garde républicaine (ces types-là sont des as super-entraînés : si le motard a tué la dame, c'est évidemment qu'elle est entièrement responsable). Et le lecteur d'écrire : "cette spectatrice n'étant pas issue de l'immigration, la compétition a pu se poursuivre sans incidents ni manifestations, ni dénonciation de la sauvagerie raciste des gendarmes par la famille de l'infortunée, ni mise à feu de véhicules ou de centres commerciaux". Sous la boutade, qui ne voit l'authenticité de tels propos amers ?

Alors, une histoire, pour terminer. Mettons que cela se soit passé durant la guerre d'Algérie. Situons l'affaire à la frontière algéro-marocaine. Allons même jusqu'à placer une petite ville à cet endroit, et baptisons-la, pourquoi pas, Oujda. À Oujda donc, au temps du Ramadan, il fallait voir les longues queues (pardon) de "fidèles" se former devant les minables bordels de la ville, dans l'attente de l'appel du muezzin qui, du haut de son minaret, annonçait la fin du jour, et donc du Ramadan, et donc l'incitation à la prière. Car ces fidèles, désormais purs (n'avaient-ils pas jeûné ?), en guise de prière, allaient tous au ramdam. À l'appel si ardemment désiré, il fallait voir les longues queues s'ébranler (re-pardon) et grimper à l'assaut de sordides escaliers, vers des étreintes tarifées.
Alors, je dois dire que, personnellement, je n'ai jamais vu, en fin de Carême (car le Carême a existé, mais oui !) des chrétiens qui l'observaient se précipiter comme des goinfres sur du gras-double (ou autre cochonnerie impure). Il y a des façons sincères, sans vacarme aucun, et peu ostentatoires, d'observer des préceptes religieux ; et puis, il y a des façons tonitruantes, et pour tout dire sociologiques : des observations sans intériorité, pour la galerie. Il me semble qu'un certain Jésus-Christ en avait parlé, au début de notre ère, que j'ai honte d'appeler chrétienne.

Commentaires

1. Le jeudi, 10 septembre 2009, 09:10 par Adricube

Il fallait l'écrire, et c'est bien écrit. Merci.

2. Le lundi, 14 septembre 2009, 16:32 par Frédéric

Merci à vous pour cet intéressant billet, qui n'a, il faut bien le dire, rien de réjouissant ! La scène que vous décrivez à propos des éboueurs, j'en ai moi même été témoin à proximité de mon lieu de travail, en juin dernier. A l'interdiction "de facto" de pièces de théâtre on pourrait ajouter la chanson "Allah" de Véronique Sanson retirée de la circulation en 1989, quelques mois avant l'affaire des tchadors de Creil. Quant au Ramadan, il est évidemment inapproprié de le mettre sur le même plan que le Carême ! Concernant la "Ramdam-mania", le bimensuel catholique "L'homme nouveau" a consacré un article au sujet, dans son édition du 12 septembre 2009 : "L'islam et le supermarché", par Philippe Maxence.
Bonne fin de journée,
Amicalement,
Frédéric.

3. Le jeudi, 8 octobre 2009, 20:05 par Gilbert R.

Style allegro ma non troppo, comme d'habitude. Seulement une très légère grimace de doute quand tu traites le Ramadan de "pratique d'un autre âge". Et le Carême, il est de quel âge ?
On a tendance à oublier maintenant la chape de plomb que l'Église de Rome a fait peser pendant des siècles sur nos ancêtres. Il n'a fallu pas moins que la Révolution pour lui arracher l'État Civil ! Et encore un siècle pour lui arracher la Séparation !
Et maintenant, c'est l'Islam militant qui a le secret dessein de se substituer au catholicisme dans toute l'Europe, retour du Refoulé, vengeance des Vaincus. Et comme l'Europe n'est plus qu'un ventre mou légèrement immonde, les Imams pourront monter les couleurs du Prophète sur les tours de Notre-Dame !
Nous ne verrons pas cet évènement, mais nos enfants, peut-être. Et ce sera le tour des chrétiens d'être une minorité religieuse tolérée (comme les Coptes d'Égypte). Quant aux athées - hommes et femmes, mais surtout femmes - ils seront lapidés, à moins qu'ils ne se convertissent.
La chose est déjà arrivée aux Juifs en Espagne, il y a peu : convertis à l'Islam (pour certains), ils ont été priés ensuite de se rétracter (par les chrétiens), et ces "maranes" n'ont jamais pu convaincre les inquisiteurs de leur sincérité.
Bref, une Europe mahométane se profile à l'horizon, et nous ne l'aurons pas volée. Vae victis !
Garde bien ce texte : tu pourras le comparer à celui que tu écriras l'an prochain, à la même époque. D'une année sur l'autre, nous glissons inexorablement, et on se fera avoir en beauté. Simone de Beauvoir dit : "Nous sommes floués". Très juste !
Et voilà que Le Monde du vendredi 25 septembre publie un article bien vaseux sous le titre clair comme une nuit d'été : "L'école, un nouveau chantier pour l'Islam de France - Demandeurs d'une école plus encadrée et religieuse, des parents se tournent vers les collèges confessionnels". Si tu peux trouver plus jésuite, tu le dis. C'est une certaine St. Le Bars, qui commet ce pataphar. Tu connais ? L'enfumade est complète : on veut nous habituer à cette idée qu'un collège musulman "privé" pourrait bénéficier de la loi Debré - comme les collèges catholiques - au motif qu'ils répondent à un besoin scolaire reconnu.
Pour exciper de leur qualité de service "privé-public", les cathos scolarisent par ci par là quelques musulmans. Vois-tu un collège musulman "privé-public" accueillir des filles cathos (ou "infidèles") dévoilées ? Donc, nous passerons tous. Les Français s'en f...., ils ont d'autres chats à fouetter. Quand ça arrivera, on pourra toujours leur dire : "Tu l'as voulu, Georges Dandin". Mais ça nous fera une belle jambe.
Tibi