Nice, ce dimanche 3 septembre 1978

 

Chère Yvonne,

 

Recevoir de vos bonnes nouvelles m’a fait plaisir. J’espère que vous avez réussi à gravir Chamechaude comme vous en aviez fait le projet : c’est un rappel de mes exploits de jeunesse ; à plusieurs, soit avec Robert S., Maurice D., F., C., etc. lors de nos vingt ans, plus tard avec Maurice C., R., C., etc. C’était un but plusieurs fois choisi ! Hélas oui, ils sont loin nos vingt ans, mais en somme, vous d’une façon, moi d’une autre, nous ne devons pas nous plaindre ! Nous supportons pas mal du tout le poids des ans !

Je connaissais vos projets et suis contente que vous soyez satisfaite.

Pour moi, je me suis laissée tenter à refaire la petite croisière sur le bateau grec qui part de Nice – mais c’était le Stella Marys, et non Oceanis, et la différence soit du bateau, soit du traitement, etc. etc. était énorme ! Un traitement de pauvre ! Je vous raconterai. Mais j’ai eu plaisir à revoir Malte, Dubrownick et Venise. Bien visité Tunis et un très beau musée à Carthage.

 

Augustine partie à Valjouffrey avant mon départ en croisière est revenue à Nice après le quinze août et me tient bonne compagnie. Nous jouissons d’un temps splendide et je fais le lézard au soleil sur le balcon-terrasse : un bon et long repos qui me permettra, je l’espère, de reprendre mes cours avec le courage et l’entrain nécessaires.

Ici, tout va bien. Gisèle a repris un peu de courage et commence à accepter l’inévitable solitude – il y a eu un an le 4 juin que son mari s’est éteint – car on ne peut parler de mort pour ce pauvre être qui ne pouvait plus partager la vie ! Léa et son mari, bien également.

Je n’ai pas encore fixé la date de notre retour : on est si bien ici pour faire provision de lumière et de soleil avant de s’enfermer entre la rue Saint-Jacques et les cours intérieures, et les soucis de la maison !

Bonnes nouvelles de votre frère et de Gabrielle, je vais leur écrire également.

 

Dans l’attente d’un très prochain revoir, je vous embrasse bien affectueusement

 

Lidia

 

Augustine me prie de vous présenter son bon souvenir.