Les auteur(e)s
À l'intention de la délicieuse Virginia, croisée sur le vide-greniers de Saint-Michel-Escalus. Adichatz !
Sujets 5 à 8 - Dis-moi ce que tu regardes, je te dirai qui tu es...
I. Corpus :
- Marcel Proust, Du côté de chez Swann ("Combray"), 1913
- Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, 2e partie, 1951
- Albert Camus, Le premier homme, 1e partie, chapitre 6, "La famille", 1994 (publication posthume).
Texte 1. Marcel Proust, Du côté de chez Swann ("Combray")
[À travers ce roman, l'auteur livre des souvenirs d'enfance]
À Combray, tous les jours dès la fin de l’après-midi, longtemps avant le moment où il faudrait me mettre au lit et rester, sans dormir, loin de ma mère et de ma grand-mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. On avait bien inventé, pour me distraire les soirs où on me trouvait l’air trop malheureux, de me donner une lanterne magique (1), dont, en attendant l’heure du dîner, on coiffait ma lampe ; et, à l’instar des premiers architectes et maîtres verriers de l’âge gothique, elle substituait à l’opacité des murs d’impalpables irisations (2), de surnaturelles apparitions multicolores, où des légendes étaient dépeintes comme dans un vitrail vacillant et momentané. Mais ma tristesse n’en était qu’accrue, parce que rien que le changement d’éclairage détruisait l’habitude que j’avais de ma chambre et grâce à quoi, sauf le supplice du coucher (3), elle m’était devenue supportable. Maintenant je ne la reconnaissais plus et j’y étais inquiet, comme dans une chambre d’hôtel ou de "chalet", où je fusse arrivé pour la première fois en descendant de chemin de fer.
Au pas saccadé de son cheval, Golo (4), plein d’un affreux dessein (5), sortait de la petite forêt triangulaire qui veloutait d’un vert sombre la pente d’une colline, et s’avançait en tressautant vers le château de la pauvre Geneviève de Brabant. Ce château était coupé selon une ligne courbe qui n’était autre que la limite d’un des ovales de verre ménagés dans le châssis qu’on glissait entre les coulisses de la lanterne. Ce n’était qu'un pan de château et il avait devant lui une lande où rêvait Geneviève qui portait une ceinture bleue. Le château et la lande étaient jaunes et je n'avais pas attendu de les voir pour connaître leur couleur car, avant les verres du châssis, la sonorité mordorée (6) du nom de Brabant me l'avait montrée avec évidence. Golo s'arrêtait un instant pour écouter avec tristesse le boniment (7) lu à haute voix par ma grand-tante et qu'il avait l'air de comprendre parfaitement, conformant son attitude, avec une docilité qui n'excluait pas une certaine majesté, aux indications du texte ; puis il s'éloignait du même pas saccadé. Et rien ne pouvait arrêter sa lente chevauchée. Si on bougeait la lanterne, je distinguais le cheval de Golo qui continuait à s'avancer sur les rideaux de la fenêtre, se bombant de leurs plis, descendant dans leurs fentes.
1. Lanterne magique : instrument d'optique qui permet de projeter des images sur un écran ou un mur à l'aide d'une lentille de verre.
2. Irisations : reflets colorés produits par la dispersion de la lumière.
3. L'enfant est sujet à des angoisses au moment du coucher.
4. L'histoire de Geneviève de Brabant et de Golo figurait sur de l'on petites plaques de verre coloré que l'on glissait dans la lanterne ; G. de Brabant est une héroïne du Moyen Âge, épouse du comte Siegfried. En l'absence de celui-ci, elle est victime du harcèlement et des calomnies de l'intendant Golo, qui, par vengeance, obtiendra sa mise à l'écart. Elle connaîtra un sort tragique.
5. Dessein : but, intention.
6. Mordorée : d'un brun chaud, avec des reflets dorés.
7. Boniment : discours animé visant à susciter l'intérêt du public.
Texte 2. Marguerite Duras, Un Barrage contre le Pacifique, deuxième partie, 1951
[L'action se situe en Indochine, péninsule d'Asie du Sud-Est, dans les années 1920. La famille de Suzanne, l'héroïne du roman, mène une existence misérable. Désœuvrée et livrée à elle-même, Suzanne erre dans les quartiers de la ville à la recherche de son frère Joseph].
[...] Elle ne trouva pas Joseph, mais tout à coup une entrée de cinéma, un cinéma pour s'y cacher. La séance n'était pas commencée. Joseph n'était pas au cinéma. Personne n'y était, même pas M. Jo (1).
Le piano commença à jouer. La lumière s'éteignit. Suzanne se sentit désormais invisible, invincible et se mit à pleurer de bonheur. C'était l'oasis, la salle noire de l'après-midi, la nuit des solitaires, la nuit artificielle et démocratique, la grande nuit égalitaire du cinéma, plus vraie que la vraie nuit, plus ravissante, plus consolante que toutes les vraies nuits, la nuit choisie, ouverte à tous, offerte à tous, plus généreuse, plus dispensatrice de bienfaits que toutes les institutions de charité et que toutes les églises, la nuit où se consolent toutes les hontes, où vont se perdre tous les désespoirs, et où se lave toute la jeunesse de l'affreuse crasse d'adolescence.
C'est une femme jeune et belle. Elle est en costume de cour. On ne saurait lui en imaginer un autre, on ne saurait rien lui imaginer d'autre que ce qu'elle a déjà, que ce qu'on voit. Les hommes se perdent pour elle, ils tombent sur son sillage comme des quilles et elle avance au milieu de ses victimes, lesquelles lui matérialisent son sillage, au premier plan, tandis qu'elle est déjà loin, libre comme un navire, et de plus en plus indifférente, et toujours plus accablée par l'appareil immaculé de sa beauté (2). Et voilà qu'un jour de l'amertume lui vient de n'aimer personne. Elle a naturellement beaucoup d'argent. Elle voyage. C'est au carnaval de Venise que l'amour l'attend. Il est très beau l'autre. Il a des yeux sombres, des cheveux noirs, une perruque blonde, il est très noble. Avant même qu'ils se soient fait quoi que ce soit on sait que ça y est, c'est lui. C'est ça qui est formidable, on le sait avant elle, on a envie de la prévenir. Il arrive tel l'orage et tout le ciel s'assombrit. Après bien des retards, entre deux colonnes de marbre, leurs ombres reflétées par le canal qu'il faut, à la lueur d'une lanterne qui a, évidemment, d'éclairer ces choses-là, une certaine habitude, ils s'enlacent. Il dit je vous aime. Elle dit je vous aime moi aussi. Le ciel sombre de l'attente s'éclaire d'un coup. Foudre d'un tel baiser. Gigantesque communion de la salle et de l'écran. On voudrait bien être à leur place. Ah ! comme on le voudrait. [...]
1. M. Jo : un jeune Chinois, amoureux de la jeune fille.
2. L'ensemble de ses qualités physiques proches de la perfection.
Texte 3. Albert Camus, Le Premier Homme, première partie, chapitre 6, "La famille",1994 [publication posthume]
[Ce roman se présente comme le récit de la vie de Jacques Cormery. Dans cet épisode se situant dans les années 1920, l'enfant se rend avec sa grand-mère au cinéma d'un quartier populaire d'Alger].
[...] Jacques escortait sa grand-mère qui, pour l'occasion, avait lissé ses cheveux blancs et fermé son éternelle robe noire d'une broche d'argent. Elle écartait gravement le petit peuple hurlant qui bouchait l'entrée et se présentait à l'unique guichet pour prendre des "réservés". À vrai dire, il n'y avait le choix qu'entre ces "réservés" qui étaient de mauvais fauteuils de bois dont le siège se rabattait avec bruit et les bancs où s'engouffraient en se disputant les places les enfants à qui on n'ouvrait une porte latérale qu'au dernier moment. De chaque côté des bancs, un agent muni d'un nerf de bœuf était chargé de maintenir l'ordre dans son secteur, et il n'était pas rare de le voir expulser un enfant ou un adulte trop remuant. Le cinéma projetait alors des films muets, des actualités d'abord, un court film comique, le grand film et pour finir un film à épisodes, à raison d'un bref épisode par semaine. La grand-mère aimait particulièrement ces films en tranches dont chaque épisode se terminait en suspens. Par exemple le héros musclé portant dans ses bras la jeune fille blonde et blessée s'engageait sur un pont de lianes au-dessus d'un canyon torrentueux. Et la dernière image de l'épisode hebdomadaire montrait une main tatouée qui, armée d'un couteau primitif, tranchait les lianes du ponton. Le héros continuait de cheminer superbement malgré les avertissements vociférés des spectateurs des "bancs". La question n'était pas alors de savoir si le couple s'en tirerait, le doute à cet égard n'étant pas permis, mais seulement de savoir comment il s'en tirerait, ce qui expliquait que tant de spectateurs, arabes et français, revinssent la semaine d'après pour voir les amoureux arrêtés dans leur chute mortelle par un arbre providentiel. Le spectacle était accompagné tout au long au piano par une vieille demoiselle qui opposait aux lazzis des "bancs" la sérénité immobile d'un maigre dos en bouteille d'eau minérale capsulée d'un col de dentelle. [...]
1. Nerf de bœuf : ligament desséché du bœuf dont on se sert comme d'une cravache ou d'une matraque.
2. Lazzis : plaisanteries moqueuses.
Sujet 5. Question
Les personnages de ces romans sont-ils touchés de la même manière par l'univers fictif qu'ils découvrent ?
Sujet 6. Commentaire
Vous proposerez un commentaire du texte de Marguerite Duras (texte 2).
Sujet 7. Dissertation
Le personnage de roman se construit-il exclusivement par son rapport à la réalité ?
Vous appuierez votre réflexion sur les textes du corpus, sur les œuvres que vous avez étudiées en classe et sur vos lectures personnelles.
Sujet 8. Écrit d'invention
À la manière des auteurs de ces romans, vous imaginerez le récit que pourrait faire un spectateur / une spectatrice d'une séance de cinéma qui l'aurait particulièrement marqué(e).
Votre texte, d'une cinquantaine de lignes, comportera les références au film, la description des émotions ressenties et des réflexions diverses suscitées par la représentation.
⁂
II. Sujets 5 à 8 - Corrigés
2-1. Sujet 5 • Question
Bien comprendre le corpus
Le corpus est bref et homogène. Il est composé de trois extraits de roman du XXe siècle. Ils mettent en scène le personnage principal devant une œuvre de fiction — le spectacle d'une lanterne magique dans le texte de Proust, un film dans les deux autres textes. La représentation suscite émotions et réflexions chez le héros.
Problématique : Quel rôle joue le spectacle d'une œuvre de fiction dans la définition du personnage romanesque ?
Bien lire la question
"Les personnages de ces romans" : même si les trois textes soumis à votre étude s'apparentent à des autobiographies, les auteurs y racontent leur vie en prenant le masque d'un personnage romanesque, doté d'un nom qui lui est propre dans les textes de Duras et Camus. Marcel, Suzanne et Jacques ont une identité qui ne se confond pas tout à fait avec celle de l'auteur et qui se définit dans le roman.
"touchés" : si le personnage est "touché", il peut éprouver des émotions sur le moment, mais il peut aussi réfléchir rétrospectivement à son expérience. Deux temporalités peuvent alors se superposer.
"univers fictif" : il s'agit ici du spectacle de la lanterne magique ou d'un film, mais bien un film de fiction, et non un documentaire. Le caractère stéréotypé des films auxquels assistent Suzanne et Jacques souligne leur caractère irréel.
Construire la réponse
Plan : vous adopterez un plan synthétique. Vous pouvez d'abord montrer en quoi les expériences diffèrent, puis repérer des points communs dans les émotions ressenties ou les réflexions suscitées par le spectacle.
Au brouillon : quelle est la nature du spectacle auquel assistent les protagonistes ? Quelles sont ses principales caractéristiques ? Quels sentiments ressent le personnage quand il assiste à la projection ?
Procédés d'écriture-clés : quelles sont les figures de style récurrentes ? Quel est le temps employé ?
Corrigé rédigé
[Du Côté de chez Swann, Un Barrage contre le Pacifique et Le Premier Homme ont en commun d'être largement autobiographiques].
Marcel dans Du Côté de chez Swann (texte 1), Suzanne dans Un Barrage contre le Pacifique (texte 2) et Jacques dans Le Premier Homme (texte 3) découvrent un univers fictif, le premier grâce à une lanterne magique, les deux autres lors d'une séance de cinéma.
En effet, le point commun entre ces trois scènes est le caractère fictif de l'univers découvert lors de la représentation. Proust ramène l'aventure épique de Golo aux dimensions de la chambre de Marcel ("petite forêt triangulaire", "qui n'était autre que la limite d'un des ovales de verre ménagés dans le châssis"), quant à Duras et Camus, ils soulignent le caractère chimérique du film par les hyperboles ("très beau", "très noble", texte 2 ; "cheminer superbement", texte 3) et le rythme binaire ("jeune et belle", texte 2 ; "blonde et blessée", texte 3). Les films reposent sur des stéréotypes qui leur ôtent tout réalisme.
Pourtant, les expériences des trois personnages diffèrent. Tout d'abord, on observe une différence technique entre les trois spectacles : Marcel ne voit que d'"impalpables irisations", de "surnaturelles apparitions" (texte 1) tandis que Suzanne et Jacques assistent à un film muet ("Le piano commença à jouer. La lumière s'éteignit", texte 2 ; "des films muets", texte 3). De plus, Marcel est dans sa chambre tandis que les deux autres assistent à une séance au cinéma, au milieu du public ("gigantesque communion de la salle et de l'écran", texte 2 ; "le petit peuple hurlant qui bouchait l'entrée", texte 3). Cela donne à Suzanne une impression de sécurité : elle est désormais "invisible, invincible". Quant à Jacques et sa grand-mère, ils se trouvent unis aux autres spectateurs par un même plaisir ("La grand-mère aimait particulièrement ces films en tranche"), ( "ce qui expliquait que tant de spectateurs, arabes et français, revinssent la semaine d'après"). Cette communion est d'autant plus étonnante que le jeune garçon et grand-mère ont pris des "réservés" au lieu de s'asseoir avec les autres. Enfin, la principale différence réside dans l'émotion dominante. Marcel est angoissé par la projection parce qu'elle métamorphose son univers familier ("ma tristesse n'en était qu'accrue", "j'y étais inquiet"). Suzanne éprouve un immense plaisir à aller au cinéma. Cette satisfaction se traduit par des larmes "de bonheur" et par une exaltation finale marquée par l'interjection exclamative "Ah !". Jacques enfin semble indifférent à la scène, laissant la première place à sa grand-mère ("Jacques escortait sa grand-mère", "La grand-mère aimait particulièrement ces films"). La séance de cinéma semble donc pour lui prendre de l'importance par le biais d'une tierce personne.
Ainsi, les personnages de roman ne semblent pas touchés de la même manière par l'univers fictif qu'ils découvrent.
2-2. Sujet 6 • Commentaire
Situer l'extrait dans son contexte
• Contexte historique et esthétique : Marguerite Duras naît en Indochine en 1914. Sa mère, institutrice achète une concession, qui se révèle malheureusement incultivable. La famille est ruinée. L'auteur évoque cette jeunesse dans de nombreux ouvrages. Rentrée en France, elle épouse Robert Anthelme et s'engage à ses côtés dans la Résistance. Au lendemain de la guerre, elle se lance dans la littérature. Elle se tourne ensuite vers le cinéma, d'abord en tant que scénariste puis en tant que réalisatrice. Elle meurt en 1996 en laissant derrière elle une œuvre extrêmement variée.
• Contexte littéraire : Un Barrage contre le Pacifique est un roman autobiographique publié en 1950. Marguerite Duras revient sur les événements qu'elle y évoque en 1984 dans L’amant, qui obtient le prix Goncourt, puis en 1991 dans L’amant de la Chine du Nord. Progressivement, l'écriture se fait plus personnelle, la phrase plus courte, proche du vers libre.
• L'extrait : il s'agit d'un extrait de la seconde partie. Suzanne, Joseph son frère, et sa mère sont allés en ville pour tenter de vendre le diamant que le riche M. Jo a offert à la jeune fille. Le voyage se passe mal et Joseph disparaît. Suzanne le cherche en vain et assiste à une séance de cinéma.
Trouver les axes de lecture
• Étudiez :
l'organisation du passage (à quoi correspond chacun des paragraphes ?) ;
la focalisation ou le point de vue (Qui voit la scène ? Le regard du narrateur se confond-il avec celui du personnage ?) ;
les figures de style.
• Organisez vos idées : vous pouvez d'abord montrer que le texte fait un éloge du cinéma en insistant sur l'effet qu'il produit sur Suzanne, puis, dans un second temps, analyser le film lui-même.
Plan détaillé
[Nous vous proposons un corrigé sous forme de plan détaillé. Le jour de l'examen, vous devrez rédiger votre copie et les titres de parties ne devront pas apparaître].
Introduction
Marguerite Duras naît en 1914 en Indochine où elle passe toute sa jeunesse. Elle évoque à plusieurs reprises cette période dans ses récits et notamment dans son roman Un Barrage contre le Pacifique, publié en 1950. Dans l'extrait soumis à notre étude, situé dans la seconde partie, Suzanne cherche en vain son frère Joseph. Au cours de son errance, elle assiste à une séance de cinéma. C'est l'occasion pour la romancière de donner son point de vue sur cet art qu'elle pratique comme scénariste et comme réalisatrice. Comment et pourquoi l'auteure se livre-t-elle à un éloge si paradoxal du cinéma ? Nous verrons en effet dans un premier temps que ce passage constitue un véritable éloge du cinéma puis, dans un second temps, nous réfléchirons au point de vue à la fois distancié et enthousiaste qui est porté sur le septième art.
I — Un hymne au cinéma
Insistance sur l'"entrée" et sur les prémices ("La séance n'était pas commencée", "•Le piano commença à jouer. La lumière s'éteignit") : manière de sacraliser la séance à laquelle on ne participe pas par hasard.
A. Le cinéma "démocratique"
1. Champ lexical de la démocratie : "démocratique", "égalitaire", "ouverte à tous", "offerte à tous", "pour tous". Le cinéma se trouve dans le haut quartier. Ville coloniale où la hiérarchie sociale s'inscrit dans l'espace.
2. Pendant le film, l'union se traduit par le "on" : "Gigantesque communion de la salle et de l'écran. On voudrait bien être à leur place. Ah ! Comme on le voudrait".
B. Le cinéma qui console
1. Champ lexical de l'apaisement ("ravissante", "consolante", "généreuse", "dispensatrice de bienfaits") + comparaison avec "toutes les institutions de charité et [...] toutes les églises".
2. Nombreuses répétitions ("toutes" et "tous" en particulier) et le rythme binaire : la phrase tisse sa toile, elle enserre le lecteur dans un cocon protecteur.
3. Rythme ternaire de la fin de la phrase : bouquet final. Le cinéma a la puissance d'effacer ou de réparer tous les maux : "hontes", "désespoir", "crasse".
4. Effet positif immédiat et très fort : "Suzanne se sentit désormais invisible, invincible et se mit à pleurer de bonheur".
II — Un artifice qui dit le vrai
A. Un film rempli de clichés
1. Emploi du présent de généralisation : tous les films se déroulent de la même façon.
2. Les personnages : la femme est très belle ("jeune et belle"), l'homme aussi ("très beau").
3. Le lieu : Venise, ville romantique par excellence.
4. Le temps : un soir d'orage, éclairé seulement à la "lanterne".
5. Intrigue amoureuse avec ses péripéties et ses rebondissements ("Après bien des retards..." : verbe relégué à la fin de la phrase pour mettre en valeur le dénouement attendu).
6. Métaphore filée qui souligne l'artifice et la symbolique un peu lourde présidant à l'esthétique cinématographique ("Il arrive tel l'orage", "le ciel sombre", "foudre d'un tel baiser").
B. Entre distance et empathie
1. Un regard critique : dévalorisation de ce type de films.
- Modalisateurs qui disent le cliché (adverbes et verbe) "elle a naturellement", "le canal qu'il faut", "une lanterne qui a, évidemment, d'éclairer ces choses-là, une certaine habitude" (antéposition du complément du nom qui accentue encore l'artifice de la situation) ;
- termes abstraits ("appareil immaculé de sa beauté", "amertume").
Cinéma muet (piano) : il faut que l'histoire puisse être facilement suivie : intrigues simples, visages expressifs...
Éloge du cinéma accentué : le cinéma a un effet positif lors même que les films ne sont qu'une accumulation de clichés.
2. Les aspirations de Suzanne : Suzanne rêve de s'évader, elle n'a pas de regard critique.
- champ lexical du voyage ("navire", "voyage") ;
- Répétition de "sillage", dont les sonorités sont reprises dans "quille", "navire" "voyage").
Révélateur des aspirations de Suzanne qui veut s'enfuir.
Conclusion
Cet extrait de Un Barrage contre le Pacifique propose une vision très positive du cinéma, capable de diffuser une impression de bien-être chez tous les spectateurs. Le film que regarde Suzanne est à la fois perçu à travers le regard distancé de la romancière et réalisatrice et à travers le regard enthousiaste de la jeune Suzanne qui s'identifie aux héros, si caricaturaux soient-ils. Le détour par la fiction éclaire ainsi le personnage romanesque et les ruses du romancier pour se dévoiler.
2-3. Sujet 7 Dissertation
Bien comprendre le sujet
• "Personnage de roman" : il s'agit d'un personnage fictif, qui peut être défini dans un roman par un nom, un physique, une profession, un caractère, des sentiments... Ces éléments sont parfois donnés par le narrateur, parfois déduits par le lecteur des actes ou des paroles du personnage.
• "Rapport à la réalité" : il peut s'agir d'un lieu réel, d'une période historique, mais aussi d'une situation économique réelle. La réalité évolue d'une période à une autre. Elle peut être donnée de manière objective ou perçue subjectivement.
Type de sujet : la question dissimule une thèse, dont il s'agit d'apprécier la pertinence : le personnage de roman prend sens en fonction du contexte réaliste dans lequel il s'inscrit.
Problématique : le personnage de roman ne prend-il sens qu'en fonction du contexte réaliste dans lequel il s'inscrit ou peut-il se définir par d'autres éléments ?
• Exploiter les documents du corpus
• Texte 1 : le romancier oriente son propos vers les sentiments de son personnage ("malheureux", "tristesse", "inquiet") plus que vers le monde extérieur dans cette scène. De plus, Marcel observe comment le réel se transforme grâce à la lanterne magique.
• Texte 2 : Suzanne semble d'autant plus apprécier le film qu'il s'éloigne de la réalité, qu'il est une "oasis", un lieu à part, où sa quête se suspend pour laisser place au bonheur.
• Texte 3 : On observe un contraste entre le monde réel, un univers colonial marqué par différentes hiérarchies économiques ou raciales, et le monde de la fiction qui réconcilie tout le monde ("tant de spectateurs, arabes et français").
• Mobiliser vos connaissances
On attend évidemment de vous que vous fassiez référence à un roman réaliste ou naturaliste. C'est au programme de la seconde, vous en avez donc forcément étudié un ! Vous devez pouvoir faire appel à vos connaissances sur Balzac, Zola, Maupassant ou Flaubert.
Vous pouvez vous interroger sur les romans d'analyse qui privilégient l'analyse des sentiments, l'intimité, à la dimension historique. Parmi eux, on peut songer à La Princesse de Clèves de madame de La Fayette ou encore à Adolphe de Benjamin Constant.
Demandez-vous ce qu'il en est des romans de science-fiction, qui peignent un monde qui n'existe pas, même s'il pourrait, selon leurs auteurs, exister un jour. Parmi eux, on peut mentionner Fahrenheit 451 de Ray Bradbury.
• Élaborer le plan
Le sujet contient une thèse, le plan sera donc critique. Il s'agit d'abord de valider la thèse avant de la nuancer pour en proposer une autre, qui vous semble plus juste, plus pertinente, ou simplement complémentaire.
Partie I : Certes, le personnage de roman prend sens en fonction du contexte réaliste dans lequel il s'inscrit
Partie II : Mais les personnages sont aussi définis par leur caractère et leurs émotions
Partie III : Le personnage romanesque peut même remettre en cause la réalité
Corrigé rédigé
[Attention : Le plan est rappelé pour vous aider, mais il ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. À vous de guider le correcteur par l'annonce du plan dans l'introduction, les phrases d'attaque des paragraphes et des transitions. Gagner des points ! Ne négligez pas les transitions ! Elles aident votre correcteur à suivre la logique de votre propos.]
Introduction
Le Nouveau Roman a annoncé en son temps la mort du personnage romanesque. Pourtant, ce dernier, s'il s'est métamorphosé depuis le réalisme et le naturalisme, semble tenace et résiste à ces funestes annonces. Dès lors on peut se demander si le personnage de roman se construit exclusivement par son rapport à la réalité. Le personnage de roman ne prend-il sens qu'en fonction du contexte réaliste dans lequel il s'inscrit ou peut-il se définir par d'autres éléments ? Nous verrons dans un premier temps comment le personnage de roman se fonde sur le lien étroit qu'il entretient avec la réalité. Nous montrerons ensuite que ce lien peut être ambigu. Cela nous amènera à voir dans une troisième et dernière partie que le personnage romanesque s'élabore autour d'un caractère et de sentiments dynamiques qui favorisent l'identification.
I - Certes, le personnage de roman prend sens en fonction du contexte réaliste dans lequel il s'inscrit
Les personnages de roman évoluent dans un cadre défini appartenant à la réalité qui forge leur identité.
A. Le personnage romanesque et un lieu réel
Certains personnages de roman s'inscrivent dans un lieu réel qui contribue à les définir. La réalité construit alors leur caractère et leurs motivations. On peut par exemple penser au personnage de la mère dans Un Barrage contre le Pacifique. Elle sombre progressivement dans la folie parce qu'elle est victime de son amour sans limite pour l'Indochine et de l'océan qui l'empêche de cultiver ses terres. Son combat contre les éléments, son désir de venir en aide aux paysans indochinois lui fait perdre la raison. Or les concessions françaises en Indochine dans les années 1920 constituent une réalité tangible. Marguerite Duras décrit les terres submergées par l'eau salée, les conséquences pour les plantations et pour les cultivateurs non seulement pour nous ouvrir sur la réalité de ce pays et de cette époque mais aussi parce que cela participe de la construction du personnage déterminant de son roman.
B. Le personnage romanesque et l'Histoire
De plus, certains personnages se construisent par leur rapport à l'Histoire d'un pays. Ce sont les événements historiques - constitutifs de la réalité qui leur permettent d'agir, de révéler leur tempérament. Ils sont également amenés à s'exprimer sur la réalité historique, ce qui met en évidence leur personnalité. Ainsi, indépendamment des opinions du romancier, plusieurs personnages peuvent s'élaborer par leur opposition sur tel ou tel épisode de l'Histoire. Les personnages de Quatre-vingt-treize de Victor Hugo nourrissent leur attitude par rapport à la Révolution Française. Le marquis de Lantenac est un monarchiste, cruel mais droit, Gauvain est un jeune révolutionnaire, sincère et courageux, Cimourdain est son maître, moins émotif, plus inflexible. Ces traits de caractère ne sont pas donnés a priori mais apparaissent au cours de la guerre civile qui oppose révolutionnaires et monarchistes en Vendée.
C. Le personnage romanesque et la société
Enfin, le personnage peut se caractériser par le rapport qu'il entretient avec l'économie et la société. Il est forgé par la place que lui laisse la société, par la violence de cette dernière ou les opportunités qu'elle lui offre. Zola est attentif à la réalité économique de son temps. Saccard paraît ainsi indissociable des travaux d'Haussmann. Son appétit d'argent et son désir de puissance naissent des spéculations immobilières qui caractérisent le Paris du Second Empire. Même ses relations amoureuses sont conditionnées par son appréhension de la situation économique. Il accepte que sa femme ait une relation incestueuse avec son fils pour lui soutirer de l'argent, il s'affiche avec des maîtresses pour suggérer auprès de ses rivaux une richesse parfois illusoire...
Conclusion partielle et transition : Ainsi, le personnage de roman peut s'élaborer dans sa relation avec la réalité, géographique, historique, sociale...Toutefois, dans certains romans, les personnages semblent mus par une force interne.
II - Mais les personnages sont aussi définis par leur caractère et leurs émotions
Le romancier tourne parfois son regard moins sur la relation des personnages avec l'extérieur que vers leur intériorité.
A. L'analyse des sentiments
Parfois, ce qui domine dans le roman, ce sont les sentiments des personnages. Ils font l'objet d'une analyse approfondie dans l'œuvre et prennent la place des évocations de la réalité. Par exemple, La Princesse de Clèves est située à l'époque d'Henri II, mais la dimension historique est secondaire. Madame de La Fayette s'inspire d'ailleurs de son temps autant que de sa connaissance du passé. Ce qui prime, ce sont les sentiments de madame de Clèves et en particulier sa conception de l'honnêteté. Peu importe l'époque le lieu ou le contexte social et économique dans lequel Madame de Clèves tombe amoureuse du duc de Nemours alors qu'elle est mariée. L'essentiel est que cet amour est impossible. D'ailleurs, ce roman a été maintes fois adapté au cinéma et situé dans différents contextes et à différentes époques, sans pour autant trahir le personnage de Madame de Clèves. Ainsi, dans La Lettre de Manoel de Oliveira, les deux hommes qui côtoient la jeune femme sont un médecin et un chanteur. La Belle Personne de Christophe Honoré met en scène une jeune fille, un lycéen très discret et un professeur d'italien.
B. L'identification du lecteur
C'est parce que la réalité passe au second plan que le lecteur peut s'identifier au personnage. Il va de soi que la situation politique et sociale a beaucoup changé depuis le début du XIXe siècle qu'évoque Benjamin Constant dans Adolphe. Si le lecteur s'intéresse à ce personnage, ce n'est pas parce qu'il renvoie à une réalité disparue, aux relations distantes et autoritaires d'un père avec son fils par exemple, mais parce que le romancier analyse avec une lucidité étonnante les sentiments amoureux d'un jeune homme. Adolphe séduit Éléonore plus par défi que par amour. Mais il ne parvient pas à se dégager de cette relation. Par pitié sans doute, par lâcheté surtout, il lui est impossible d'avouer à une femme qui a tout quitté pour lui, qu'il ne l'aime pas vraiment. La force du personnage est donc intrinsèque, et détachée de toute réalité tangible. Conclusion partielle et transition : Ainsi, si le personnage romanesque évolue bien dans un contexte en prise avec la réalité, il tire parfois sa force de sa psychologie et de l'analyse qu'en fait le romancier. De plus, ces sentiments deviennent parfois si prégnants qu'ils parviennent à remettre en cause la réalité elle-même.
III - Le personnage romanesque peut même remettre en cause la réalité
Dans certains cas, le personnage de roman semble entretenir un rapport' ambigu voire conflictuel à la réalité.
A. Réalité ou folie
Il peut arriver que la perception du personnage modifie la réalité, au point que le lecteur perde ses repères. C'est le cas des personnages fous. Ainsi, dans Thérèse Raquin, Thérèse et Laurent sont malades de culpabilité. Progressivement, sous leurs yeux, le passage du Pont-Neuf, bien réel et soigneusement décrit par Zola au début du roman, se métamorphose. Laurent voit le cadavre de Camille lui sourire dans la nuit, les tableaux s'animer. La veulerie de Laurent transparaît donc dans un regard qui ne perçoit que l'Illusion et qui ne peut appréhender la réalité. De même, c'est le propre des personnages de roman fantastique que d'interroger la réalité. Jonathan Harker au début de Dracula de Bram Stocker, ne sait pas ce qu'il voit. Il lui semble que le comte Dracula n'a pas de reflet dans un miroir, mais il sait que c'est impossible. Il résiste le plus longtemps possible à admettre l’invraisemblable. Ce personnage se caractérise donc par son sérieux, son professionnalisme, sa rationalité, autant de caractères qui ne se manifestent qu'à travers un monde de fiction.
B. D'autres réalités
Enfin, certains personnages de roman se construisent dans des univers fictifs. Même si ces derniers permettent au romancier de donner leur point de vue sur la réalité, d'exprimer leur opinion sur le monde qui les entoure, le système romanesque ne peut se confondre avec la réalité. Dans ce cas, au lieu que ce soit la réalité qui nourrisse le personnage et participe à sa construction, ce sont les personnages qui rendent plausible la fiction. Ainsi le personnage du hobbit Frodo contribue à édifier l'univers complexe du Seigneur des anneaux, roman-fleuve de Tolkien. C'est son regard à la fois ambitieux et naïf qui nous permet de découvrir et de nous passionner pour ces royaumes de Gondor, Mordor, ou encore la Terre du milieu.
Conclusion partielle : Ainsi, le personnage de roman peut mettre en doute la réalité voire en élaborer une nouvelle.
Conclusion
Le personnage romanesque entretient un rapport complexe avec la réalité. S'il s'inscrit dans une réalité tangible, il n'en est pas toujours le produit. La réalité passe parfois au second plan pour privilégier l'émotion et l'intimité de l'être de fiction. Parfois enfin, le personnage a pour but de bouleverser le rapport du lecteur au réel et de lui proposer un univers purement fictif. C'est l'enchevêtrement de la réalité et du romanesque qui fait la richesse et la variété des personnages.
2-4. Sujet 8 • Écrit d'invention
Bien comprendre le sujet
• Forme : un récit.
• Situation d'énonciation Qui parle ? À qui ? On vous demande d'écrire "à la manière des auteurs de ces romans" : vous pouvez donc adopter la première personne, comme Proust, ou la troisième personne comme Duras et Camus. En revanche, vous ne vous adresserez pas directement à votre lecteur. De quoi ? D'une séance de cinéma particulièrement marquante. Quand ? De nos jours.
• Registre à employer : cela dépend du texte sur lequel vous vous appuyez. Le texte 1 est plutôt pathétique, tandis que le texte 2 est plutôt lyrique. Toutefois, pour que le spectateur ou la spectatrice transmette ses sentiments, vous emploierez en priorité le registre lyrique.
Trouver des idées
• Avez-vous vu, ces derniers temps ou quand vous étiez plus jeune, un film qui vous ait suffisamment marqué pour que vous puissiez y faire référence ? Vous avez sans doute étudié un film pendant l'année scolaire...
• Comment Duras et Camus parlent-ils des films vus par Suzanne et Jacques ?
• Quels sentiments pourrait-on éprouver sur le moment en regardant ce film ?
• Quelles réflexions pourrait-il susciter plus tard ?
Corrigé rédigé
[Il est indispensable de bien relire les textes puisqu'on vous demande explicitement , de vous en inspirer !]
Elle aimait l'odeur de ce vieux cinéma d'art et d'essai, expression dont elle ignorait alors le sens et qu'elle prononçait d'une traite, comme un seul mot, "daretdecès". Il y avait le cinéma, celui où l'on allait exceptionnellement, avec les parents, et le cinéma "daretdecès" où elle se rendait une fois par semaine avec son grand frère. Elle ne comprenait pas bien comment un lieu qui lui procurait tant de joie pouvait être associé au deuil, au "décès", mais cela lui était bien égal. Rien ne pouvait gâcher son plaisir.
À peine entrée dans le hall, son petit billet vert déchiré serré dans sa main, elle reconnaissait l'odeur un peu poussiéreuse. Cette dernière devenait plus forte à l'entrée de la salle. Elle émanait des sièges en velours rouge élimés. Son frère et elle savaient qu'il fallait éviter le deuxième fauteuil du troisième rang côté jardin : il était cassé et couinait désagréablement. Parfois, avec le vague sentiment d'outrepasser un interdit, ils montaient à l'étage et s'installaient au balcon, mais le plus souvent, ils s'installaient en bas. Assise au milieu d'autres enfants déposés par des parents pressés ou accompagnés de leur grand-mère, pomponnée pour l'occasion, elle attendait avec impatience que les lumières s'éteignent et que le "bip bip" de la RKO ou le rugissement de la MGM se fassent entendre.
Alors des personnages en noir et blanc, toujours impeccablement coiffés, vêtus avec élégance, envahissaient l'écran. Qu'ils soient jeunes ou vieux, A gentils ou méchants, les hommes portaient des costumes qui tombaient parfaitement, quoique les pantalons fussent un peu courts. Les femmes semblaient d'une éternelle jeunesse et même lorsqu'elles s'élançaient avec fougue vers leur amoureux aux dents blanches, pas une mèche de leur brushing ne s'échappait. Au début, bien sûr, l'homme ne s'entendait pas avec la femme. Tantôt Cary Grant incarnait un savant bien trop sérieux et responsable pour être attiré par l’extravagante Katharine Hepburn, tantôt il était un journaliste trop impétueux pour la pauvre Rosalind Russel qui aspirait à une vie tranquille... Les enfants attendaient sans inquiétude de savoir ce qui finirait par les rapprocher puisqu'ils ne doutaient pas que la séance se terminerait sur un chaste mais non moins tendre baiser. Parfois, il ne fallait rien moins qu'un jeune léopard apprivoisé, L'Impossible Monsieur Bébé pour les rapprocher ! Mais quel délice de savoir avant les personnage; désorientés que l'issue de leurs aventures serait heureuse ! Quel plaisir de les voir s'agiter sans craindre un instant pour leur radieux avenir !
Autres sujets possibles
⁂
Texte soumis aux droits d'auteur - Réservé à un usage privé ou éducatif.
Quelques articles appartenant à la même catégorie (Cours & Leçons)
(Écrit le 23 September 1968 par P. Baron - Mis en ligne le 15 July 2024 - 163 hits)
(Écrit le 23 September 1968 par G. Meyer - Mis en ligne le 1 January 2019 - 7378 hits)
(Écrit le 23 January 1954 par P. Surer - Mis en ligne le 1 May 2021 - 9463 hits)
(Écrit le 23 May 1957 par H. Laventure - Mis en ligne le 31 December 2022 - 1282 hits)
(Écrit le 23 November 1971 par P. Cuénat - Mis en ligne le 1 May 2017 - 14482 hits)
(Écrit le 23 November 1971 par J.-P. Delbègue - Mis en ligne le 16 April 2017 - 14789 hits)
(Écrit le 23 September 1968 par R.-J. George - Mis en ligne le 1 October 2018 - 12819 hits)