Si je tente, en ce Premier-Mai, de tirer de l'oubli ce texte - qui a bientôt quarante ans ! c'est pour dire, de ma place, tout le mépris teinté d'indignation que m'inspire la soi-disant Ministre de l’Éducation nationale, totalement inculte et fière de l'être, dont une gauche veule nous a gratifiés. Mépris bien supérieur, et ce n'est pas peu dire, à celui que je nourris vis-à-vis de l'actuel Maire de Pau - de mon point de vie le plus démagogue de tous ceux qui ont occupé le poste. Voilà, c'est dit. Avec un brin de muguet.

 

"Œuvre d'un humaniste (M. Henri Pouzin), professeur de Lettres classiques au collège Cl. Debussy de Romans, ce témoignage fervent mais rigoureux n'est pas un plaidoyer pro domo en faveur d'une discipline qui serait en perdition (les sections dites scientifiques, dans les lycées comme dans les classes préparatoires aux Grandes Écoles, comportent une part importante de latinistes de valeur !)
Inversement, il n'a pas l'ambition, par un échantillonnage exhaustif des avantages du latin, d'instaurer une querelle discourtoise en le comparant avec d'autres options réputées plus rentables.
Il se veut, plus justement,un instrument d'information objective destiné à montrer à ceux qui l'ignoreraient encore que cette discipline, certes indispensable à d'ultérieures études spécifiquement littéraires, loin d'avoir pour but, au collège, de former des spécialistes, est, au moins, pour tous, quels que soient leur milieu social et leur orientation future, une base irremplaçable pour la connaissance des origines de notre civilisation, pour la formation de la pensée et du raisonnement, pour la maîtrise de notre vocabulaire et de notre orthographe".

 

[Extrait de la préface rédigée par deux I.P.R., MM. Gouet & Tourné]

 

 

 

 

CHAPITRE V : LE LATIN ET LA GRAMMAIRE FRANÇAISE

 

Devant une phrase latine à traduire en français et surtout une phrase française à traduire en latin, l'élève doit réfléchir pour définir exactement la fonction des mots à l'intérieur des diverses propositions.

En effet, la forme des mots latins, le "cas" auquel on les met dépend de leur fonction. Il y a donc passage incessant des formes latines aux fonctions grammaticales françaises, et réciproquement.

Faire du latin oblige l'élève à posséder la grammaire française.

- Grâce au latin, l'élève ne fait plus la confusion entre un complément d'objet direct et un attribut :

 

Nous allons voir nos cousins (cousins : complément d'objet direct)

Ces gens sont nos cousins (cousins : attribut du sujet)

 

Le latiniste sait en effet que le mot "cousins" serait traduit dans la première phrase par un accusatif, et dans la seconde par un nominatif.

- Toujours grâce à la correspondance avec les cas latins, il évite la confusion entre un complément d'objet direct et un sujet inversé :

 

Cet été, je visiterai Athènes (Athènes : complément d'objet direct)

C'est en Grèce que se trouve Athènes (Athènes : sujet inversé).

 

- Il sait très rapidement trouver les vraies valeurs des noms introduits par des prépositions semblables, et qui ont pourtant des fonctions très différentes :

 

Il a été guéri par un bon médecin (médecin : complément d'agent)

Il a été guéri par un bon remède (remède : complément de moyen)

Il est passé par Paris (Paris : complément de lieu)

 

Nous marchons avec nos amis (amis : complément d'accompagnement)

Nous marchons avec un bâton (bâton : complément de moyen)

Nous marchons avec lenteur (lenteur : complément de manière)

 

Il est aimé de ses parents (parents : complément d'agent)

Il saute de joie (joie : complément de cause)

Il arrive de Paris (Paris : complément de lieu)

Il parle souvent de Paris (Paris : complément d'objet indirect)

Il admire les monuments de Paris (Paris : complément de nom)

Il admire la ville de Paris (Paris : apposition au nom ville)

Il est fier de Paris (Paris : complément de l'adjectif fier)

Il est traité de menteur (menteur : attribut indirect du sujet il)

 

Ces séries d'exemples, avec des noms aux fonctions différentes malgré des constructions rigoureusement identiques, ne se traduisent pas de la même façon en latin, et leur analyse est chose aisée [hum ! SH] pour les latinistes.

Le latin, langue claire et précise, est un secours incontestable pour préciser des points obscurs de notre grammaire.

 

- Le latin évite aussi des erreurs dans la terminologie :

Il existe un risque de confusion entre les mots "attribut" et "complément d'attribution" ; l'élève étourdi se trompe bien souvent.

Le latiniste sait fort bien, lui, que ces mots évoquent des fonctions distinctes :

 

Il a donné une récompense à son enfant (enfant : complément d'attribution)

Pierre restera toujours un enfant (enfant : attribut du sujet)

 

Même remarque pour les mots "apposition" et "apostrophe" :

 

Mon ami Pierre est venu hier (Pierre : nom en apposition)

Pierre, viens nous voir (Pierre : nom en apostrophe)

 

- Toujours grâce aux correspondances avec le latin, l'élève distingue avec certitude les diverses valeurs des mots polyvalents. Par exemple le mot "si" :

 

Dis-moi si tu viens (si : adverbe interrogatif)

Si tu viens, dis-le moi (si : conjonction de subordination)

Ne viens-tu pas ? Si (si : adverbe d'affirmation)

Il est si grand ! (si : adverbe exclamatif)

Il est si grand qu'on le voit de très loin (si : partie de la locution conjonctive "si.. .. que")

 

Ou par exemple le mot "que" :

 

Donnez-moi le livre que vous avez (que : pronom relatif)

On m'a dit que vous avez un livre (que : conjonction de subordination)

Que demandez-vous ? (que : pronom interrogatif)

Que tout cela est beau ! (que : adverbe exclamatif)

Il n'a que dix francs (que : partie de la locution adverbiale de restriction "ne..... que")

 

- On peut rester perplexe devant les deux phrases suivantes :

 

L'orateur élève la voix de sorte que nous l'entendions.

L'orateur élève la voix de sorte que nous l'entendons.

 

Sans la présence d'une petite voyelle supplémentaire dans le second verbe de la première phrase, les deux constructions seraient absolument semblables.

Un latiniste aura plus de chance que les autres pour trouver les nuances exprimées. En effet :

Dans les textes à traduire, il rencontre fréquemment diverses catégories de propositions subordonnées. Il a appris à les distinguer.

Sans difficulté, il se rendra compte que le subjonctif introduit par "de sorte que" dans la première phrase exprime une idée de but.

La deuxième construction, avec l'indicatif, n'exprime, elle, qu'une idée de conséquence.

 

- Et parmi les non-latinistes, qui découvrira immédiatement la fonction du mot "menteuse" dans la phrase suivante :

 

Pourquoi la considérez-vous comme menteuse ?

 

Pas mal de réponses erronées auront été dites avant de trouver qu'il s'agit d'un attribut indirect du pronom personnel "la". Le latiniste, lui, est familiarisé avec l'emploi de ces attributs du complément d'objet direct.

 

- Il y a une autre difficulté en français : la distinction entre le comparatif et le superlatif :

 

Pierre est plus courageux (comparatif)

Pierre est le plus courageux (superlatif)

 

Ces constructions se ressemblent beaucoup. Or, en latin, les formes des comparatifs et des superlatifs sont tout à fait différentes. Leur utilisation fréquente écarte chez le jeune latiniste tout risque de confusions.

 

- Et que d'erreurs évitées, grâce au latin, à propos de formes verbales construites de façon identique sans avoir pour autant la moindre similitude de sens :

 

Tu es tombé (actif, indicatif passé composé)

Tu es invité (passif, indicatif, présent)

 

Il était venu (actif, indicatif, plus-que-parfait)

Il était vendu (passif, indicatif, imparfait)

 

Nous serons arrivés (actif, indicatif, futur antérieur)

Nous serons vaincus (passif, indicatif, futur simple)

 

Le français est souvent obscur, et bien des constructions sont équivoques. C'est la pratique du latin qui aide l'élève à en reconnaître exactement les valeurs. C'est elle qui permet de maîtriser les difficultés de notre grammaire.

Maîtriser les difficultés de notre grammaire, c'est bien joli, mais est-ce payant ? Certains s'interrogeront peut-être sur le bénéfice pratique de cette maîtrise grammaticale.

Nous répondrons simplement ceci :

il est impossible de posséder une langue étrangère, l'allemand, l'anglais, l'espagnol ou n'importe quelle autre, sans d'abord maîtriser sa propre langue. Et, à tout prendre, n'est-il pas préférable que le jeune germaniste, par exemple, arrive à savoir "parler" l'allemand, plutôt que de se ridiculiser en le "baragouinant" ?

 

 

Chapitre VI : LE LATIN ET LE VOCABULAIRE FRANÇAIS

 

Si l'étude du latin nous aide grandement à surmonter les difficultés de la grammaire française, elle permet aussi une meilleure compréhension et surtout un extraordinaire enrichissement de notre vocabulaire : la très grande majorité des mots français est constituée de mots d'origine latine.

Les mots latins ont subi une lente et constante modification au cours des siècles ; cette modification est due au fait que les Gaulois ont appris le latin oralement, et qu'ils l'ont appris dans leurs contacts avec des colons, des soldats et des marchands romains qui eux-mêmes parlaient un latin familier et populaire.

De plus, les gosiers des Gaulois, très longtemps accoutumés à parler une langue celtique, et donc modelés par l'habitude de cette langue, ont déformé encore ces mots nouveaux qu'ils entendaient. Mots mal prononcés, mots mal entendus, mots mal répétés : on conçoit facilement comment, dans leur cheminement multiséculaire, les formes se sont complètement transformées...

On appelle mots populaires les mots d'origine latine parvenus jusqu'à nous après leurs multiples transformations. On appelle mots savants des mots que les lettrés ont créés artificiellement en les calquant directement sur un modèle latin. Un mot populaire et un mot savant qui remontent à une même origine constituent des doublets (on en compte environ 800).

Un exercice intéressant en classe consiste à trouver des doublets à partir de leurs correspondants :

Par exemple, quel est le doublet de raison ? poison ? droit ? écouter ? frêle ? meuble ? avoué ? cheptel ? dîme ? replier ? ... (qui sont des mots populaires),

Quel est le doublet de tempérer ? hôpital ? faction ? rédemption ? mastiquer ? cadence ? cumuler ? strict ? rigide ? sécurité ? .... (qui sont des mots savants).

Il est intéressant aussi de comparer le sens des mots à l'intérieur de chaque couple :

Loyal et légal ont-ils la même signification ? Et les couples : blâmer-blasphème ? nager-naviguer ? sevrer-séparer ? sou(r)-solide ?* chétif-captif ? muer-muter ? forge-fabrique ? Noël-natal ? essaim-examen ? entier-intègre ?

Il existe d'autres exercices attrayants et enrichissants : trouver par exemple le plus de mots possible dérivés d'un même mot latin donné :

 

Voici le verbe : "colo, is, ere , colui , cultum" : cultiver.

Il est clair que sur "cultum" a été formé le mot : culture ; on connaît : agriculture, horticulture, arboriculture, aviculture, apiculture, pisciculture, viticulture, viniculture ....

Mais les élèves savent-ils le sens, voire l'existence, de sylviculture ? sériciculture ? mytiliculture ? ...

Et qui ajouterait trois mots ? cinq ? dix ? plus de dix ? ... Et pourtant.

 

Voici le verbe: "fero, fers, ferre, tuli, latum" : porter.

On en trouve des mots dérivés en botanique et zoologie : ombellifère, conifère, crucifère, mammifère, lanifère, mellifère...

Ou dans le domaine des métaux : métallifère, aurifère, argentifère, diamantifère, carbonifère, stannifère...

Ou dans d'autres domaines : calorifère, soporifère [soporifique], somnifère...

Quant aux verbes, ils sont nombreux : proférer, préférer, conférer, différer, déférer, transférer, inférer, interférer, proliférer, vociférer, légiférer...

Ces verbes sont une occasion de préciser les nuances apportées par les préfixes : pro-, pré-, con-, dif-, trans-, etc.

Ou bien encore, en prenant l'un de ces verbes, par exemple vociférer, on peut chercher les mots formés à partir de "vox, vocis" : la voix... vocal, vocabulaire, vocation, vocable, vocalise, évoquer, invoquer, révoquer, convoquer...

De même à partir de : légiférer, on peut chercher les mots formés sur "lex, legis" : la loi... législateur, légaliser, légiste, légalisme, légat...

Et connaît-on bien la nuance entre légal et légitime ?

 

Voici le mot : fratricide, formé sur le radical "cid" (qui veut dire trancher, tuer).

Sans doute les élèves connaissent-ils déjà : insecticide, pesticide, suicide, parricide... Mais savent-ils le sens de régicide ? génocide ? déicide ?

Pensent-ils que sur une forme altérée de ce radical : "-cis-" sont formés ciseaux, inciser, incisive, césure...

La découverte de mots français nouveaux est quotidienne pour un latiniste.

 

Et les questions sur l'étymologie et la sémantique sont innombrables :

Qu'est-ce qu'un soliloque ? Ce mot est formé sur le verbe "loquor, eris, i, locutus sum" : parler.

Bien des mots en sont dérivés. Qui en trouvera plus de cinq ?

 

- Que signifie : "solennel" avant d'avoir le sens de : pompeux, majestueux ? Quels autres mots français sont formés sur "annus, i" : année ?

 

- Qu'est-ce qu'un ambidextre ? un quadrumane ? un bipède ? un fébrifuge ? l'ignipuncture ? la paupérisation ?

 

- Quel est le rapport entre: "septentrion" et le latin: "septem" : sept ?

 

- Que signifie : Charlemagne ? Charles-Quint ? Méditerranée ?

 

- Pourquoi écrit-on le mot : poids avec d et s ? les mots doigt et vingt avec g et t ? le mot : pouls avec l et s ?

 

On sait que sur le mot : "aqua, ae" : eau, sont formés : aqueux, aquarium, aquatique, aquarelle, aqueduc...

Mais ce mot se trouve aussi sous des formes altérées dans des noms des noms de lieux :  Aigues-Vives ; Aigues-Mortes ; Aiguebelle ; Entraygues ; Chaudesaigues ; Cabrières d'Aigues ; Aix ; Ax ; Dax...

Et puisque nous évoquons les noms propres, rappelons que le mot : "faber, fabri" : forgeron, a donné le nom de famille : Fabre, ainsi que plusieurs doublets ou noms régionaux : Fèvre, Lefèvre, Lefèbre, Lefébure, Févrel, Faure, etc.

 

Dans l'expression : "une maison sise à Paris", le participe passé "sise" appartient au vieux verbe : seoir qui remonte lui-même à : "sedeo, es, ere, sedi, sessum" : être assis...

Les élèves connaissent-ils tous les mots français issus de ce verbe ? sédimentaire, sédentaire, résider, séance, seyant, bienséant, malséant et même les mots : siège et selle... sans parler de la vieille expression : se mettre sur son séant...

 

"Décapiter" signifie : trancher la tête. En effet, "caput, itis" veut dire tête. Ce mot a été prolifique : capitaine, capital, capitale, capitole, la peine capitale, un vin capiteux (qui porte à la tête), se précipiter (tomber la tête la première). Le mot "caput" se retrouve encore sous une forme évoluée dans différents mots : le chef est celui qui est à la tête de ses soldats.

Mais ce mot désigne aussi : la tête (un couvre-chef est un chapeau).

Les sens de : chef-lieu, chef-d'œuvre se comprennent alors mieux, ainsi que celui de chevet (la tête du lit).

À cette famille nombreuse appartiennent aussi les mots chapitre, chapiteau, cheptel, etc.

 

Le mot latin: "ambo" qui signifie : deux, permet aux élèves la découverte non seulement de l'adjectif : ambidextre, mais aussi des mots : ambivalent, ambages, ambigu...

L'occasion est toute trouvée pour préciser la règle de formation du féminin de ce dernier adjectif, et pour trouver d'autres adjectifs qui suivent la même règle de formation : exigu, contigu, aigu...

Le professeur peut même évoquer le substantif "ciguë"... et un jour où il en aura le loisir, dire quelques mots sur Socrate, ce philosophe grec condamné à boire ce poison...

 

 

Le parti qu'on peut tirer du latin pour nuancer, enrichir et maîtriser notre vocabulaire est immense.

Les exemples proposés ne donnent qu'une toute petite idée des trésors où l'on peut puiser ; d'ailleurs, les quelques listes de mots citées n'ont nullement la prétention d'être exhaustives (tiens ! encore un mot assez difficile, mais que les latinistes saisissent sans difficulté).

 

Quel avantage de pouvoir exprimer sa pensée avec clarté et justesse grâce à un large choix de mots dont on connaît toute la valeur ! Cela n'est-il pas préférable au flou, au verbiage ou à la pauvreté de vocabulaire dont on se contente trop souvent ?

Note: Les réponses aux quelques questions d'étymologie, de sémantique ou d'orthographe posées dans ce chapitre se trouvent dans un chapitre spécial en fin d'ouvrage.

 

 

- ANNEXE - Réponses aux questions du chapitre précédent

 

Doublets : raison-ration ; poison-potion; droit-direct ; écouter-ausculter ; frêle-fragile; meuble-mobile ; avoué-avocat ; cheptel-capital ; dîme-décime ; replier-répliquer.

 

tempérer-tremper ; hôpital-hôtel ; faction-façon ; rédemption-rançon ; mastiquer-mâcher ; cadence-chance ; cumuler-combler ; strict-étroit ; rigide-raide ; sécurité-sûreté.

 

Mots formés sur "cultum"

aquiculture (... poisson) astaciculture (... écrevisse) ;  cuniculture (... lapin) ; oléiculture (... olivier) ; ostréiculture (... huîtres) ; spongiculture (... éponge) ; saliculture (... marais salant) ; agrumiculture (... agrume) puériculture (... enfant) ; monoculture ; polyculture...

 

Mots formés sur le verbe : "loquor..." : parler.

ventriloque ; soliloque ; loquace ; éloquence ; interloqué ; grandiloquent ; interlocuteur ; locution...

 

"solennel" : qui ne se produit qu'une fois dans l'année.

Mots formés sur "annus, i" : année : annuel ; annales ; biennal ; triennal ; quadriennal ; quinquennal ; septennal ; décennal ; annuaire ; annuité ; décennie ; pérenne ; pérenniser ;  pérennité...

 

ambidextre : qui se sert également bien des deux mains ;

quadrumane : qui a quatre mains ;

bipède : qui a deux pieds ;

fébrifuge : qui fait tomber la fièvre

ignipuncture : cautérisation par une aiguille chauffée à blanc ;

paupérisation : appauvrissement d'une population ou d'une classe sociale ;

septentrion : pôle nord, placé près de la constellation de la Petite Ourse qui comporte sept étoiles ;

Charlemagne : Charles le Grand ;

Charles-Quint : Charles le cinquième, Charles V ;

Méditerranée : mer qui se trouve "au milieu des terres" ;

poids : ce mot vient du latin "pondus, eris" ;

pouls : ce mot vient du latin : "pulsum, i" ;

les mots : doigt et vingt viennent respectivement du latin : "digitus, i" et "viginti".

 

 

 

 

Note

[ajoutée]

 

* Sou(r) Étymol. et Hist. Ca 1130 (Lois Guillaume le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 1, §1). Du b. lat. solidus, -i, déb. ves. ds Blaise Lat. chrét., subst. de l'adj. solidus « massif, entier », v. solide. [CNRTL]

FIRM, L. firmus, solide, sûr, ferme, au physique et au moral. D'où : in/firme (qui n'est pas 'solide', en bonne santé) ; in/firmité, in/firmerie, in/firmière et af/firmer, con/firmer, in/firmer (en parlant d'un propos, d'un récit).
Le radical est passé à FERM dans : ferme, adjectif et ferme, nom (d'abord : demeure, établissement agricole, rendu 'solide' par une clôture, un mur), ferm/eté. Comme nom de lieu, très fréquent, le lat. firm/itate ('maison ou ville fortifiée') est le plus souvent passé au nom de lieu Ferté (La Ferté-Millon, etc.). D'où également : fermer (lat. firmare, rendre sûr, en parlant d'une plaie qui se 'ferme', se durcit) ; en/fermer.
Par l'allemand, Firma, maison de commerce, firme.
[D'après J. Cellard, Les racines latines du vocabulaire français, p. 41]

 

 

© "Le Latin, pour quoi faire ?", in Bulletin régional des enseignants de français (B.R.E.F.) n° 8, Crdp de Grenoble, mai 1979, pp. 14-20 & 37.

 

 


 

 

Texte soumis aux droits d'auteur - Réservé à un usage privé ou éducatif.

 

 

Nota bene : l'ouvrage qui me paraît excellent (sinon indispensable) pour accompagner les heureuses suggestions contenues dans le texte qui précède (du lat. praecedere, marcher devant) est sans doute vieillot et pratiquement impossible à se procurer (lat. rad. cura, soin). Et pourtant... Il s'agit de "Pour le français, pour le latin et les langues, étudions l'analyse", Cours moyen et supérieur du 1er degré, classe de 7e (!), examen d'entrée en 6e (!!), C.E.P. (!!!), 1er cycle du 2e degré, Cours complémentaires (!!!!), Collèges modernes et techniques (!!!!!), B.E. et B.E.P.C., Écoles normales d'instituteurs (!!!!!!), 230 pages, publié à la fin des années cinquante par les Éditions Didier & Richard (aujourd'hui disparues).
Auteurs : Antoine Buénerd & Victor Chamorand, professeurs au Lycée Champollion, de Grenoble.
Qu'on se le dise !