Ou les tourments d'un juste juge ?

 

Le juge Burgaud est actuellement l'objet d'un procès en sorcellerie - selon moi, qui n'y connais pas grand-chose, mais qui ai le droit d'exprimer mon opinion, puisque tout un chacun s'est cru autorisé à donner la sienne, sans assumer, bien souvent, l'imposture de virages à 180 degrés. Et je vais aggraver mon cas en trouvant éminemment suspect le zèle que déploie la Chancellerie pour faire condamner le petit juge.
D'ailleurs, en son temps (trois ans, déjà !), lors de la scandaleuse comparution du dit juge devant un aréopage d'élus de tous bords, pour l'occasion sérieux comme des papes et copains comme cochons (et cochonnes), j'avais dit mon sentiment, comme on peut le lire ici.
Mais là-dessus, voilà que des collègues ou supérieurs à lui, ne s'en laissent pas compter et viennent courageusement lui porter secours, refusant le commode hallali qu'on leur offrait sur un plateau. Et parmi eux, il y en a un qui exagère, d'après ce que l'on dit, et qui vient, lui qui n'est pas n'importe qui (ancien président de la chambre de l’instruction à Douai, aujourd'hui conseiller à la Cour de Cassation), de lancer un pavé dans la mare avec le coup des "soirées-bière" pouvant se terminer en actes de pédophilie. Certes, il n'a pas voulu généraliser, mais je suppose qu'il s'est embarqué dans cette galère avec de nombreux biscuits en poche. Aussitôt, tout ce que le pays compte d'élus de s'indigner avec superbe, et d'exiger une immédiate rétractation... Comme l'écrit un avisé commentateur sur le site de je ne sais plus quel quotidien, "Apparemment les élus du Nord sont plus soucieux de la réputation de leur région que de la vérité des faits, drôle de manière de protéger leurs concitoyens des agissements d'une minorité"...

Cela ne vous fait-il pas songer à un autre incident ? Mais oui, mais c'est bien sûr ! Il y a fort longtemps, en août 1952, à l'occasion du triple crime de Lurs, un journaliste de la perfide Albion (pays jamais en retard d'une vacherie à lancer à l'encontre de la douce France) parla de certaines gens des Basses-Alpes (comme on disait alors) comme de "bêtes en souliers". Oh, quel schproum ce fut dans le Landerneau bas-alpin ! Jusqu'à une interpellation du gouvernement par le député Massot (gauche modérée), là aussi pour demander réparation !

Burgaud et près d'une centaine d'autres fonctionnaires (police, justice - pas moins de 64 magistrats ! -, assistants sociaux) ont été confrontés à la parole d'enfants (les médecins, eux, rappelons-le, ont tout de même effectué des constatations objectives, assez vite mises sous le boisseau). Leur crime est d'y avoir cru, peut-être un peu trop rapidement, à ce que l'on dit, sans l'indispensable examen critique. Mais de là à certifier que les enfants interrogés ne proféraient que des mensonges…
Tâche bien improbable, que de s'efforcer de déceler, dans la parole de l'enfant, la part de la réalité et celle de l'affabulation !

Témoins, ces quelques pièces extraites d'une information judiciaire concernant un attentat aux mœurs (comme on disait autrefois), que je livre sans autre commentaire...

 

 

"Ne jugez pas, et vous ne serez jamais jugés"

Luc 6-37

 

 

15. Information contre V. inculpé de Attentat aux mœurs.

 

L'an 1883, et le 23 janvier est comparu le témoin ci-après nommé, cité par exploit de ... huissier à Tournon, en date du 18 janvier, lequel nous a représenté sa copie. Sur les questions qui lui sont faites, conformément à la loi, il a déclaré n'être ni parent, allié, serviteur ni domestique des parties, et se nommer S. Marie, 11 1/2 ans.

Dépose : L'an passé, du temps des pêches, même si elles n'étaient pas encore bien mûres, un jour après dîner je jouais sur la place des Cordeliers avec mon frère Marius, notre voisin Monsieur V. passa et il me dit si je voulais aller avec lui à son cabanon et il me donnerait dix sols, j'allai avec lui et mon petit frère nous suivit.

Quand nous fûmes au cabanon, V. me prit par le bras et m'enferma dans le petit appartement qu'il a là, tandis que mon frère restait dans le jardin à s'amuser. V. ferma la porte à clef en dedans ; il se déshabilla, quitta sa chemise et se mit absolument nu, puis il me coucha sur un peu de paille qu'il y avait par terre dans un coin du cabanon. Il se mit sur moi après avoir relevé mes jupes et ma chemise, et puis il mit son cul contre le mien [sic, a écrit le greffier] et son ventre sur le mien, alors il se brancicola entre mes jambes, mais son cul n'entra pas dans le mien.

Ensuite, s'étant levé de dessus moi, il se coucha sur le dos sur la paille, et me dit de le brancicoler moi-même, il me montra comment il fallait faire, je me mis à genoux à côté de lui, je pris son cul dans ma main et me mis à le brancicoler comme il m'avait dit de le faire. Au bout d'un moment, il sortit de son cul de l'eau blanche et puis il se releva et s'habilla. Après s'être habillé, il m'attira au milieu du cabanon, me releva les jupes et la chemise qu'il me dit de tenir relevées avec les mains, me fit écarter les jambes, s'agenouilla devant moi et se mit à me lécher le devant de mon cul avec sa langue, il me lécha comme ça un moment et il me demandait si cela me faisait du bien, je lui répondais que oui.

Ensuite, il se coucha de nouveau sur la paille, sortit son cul de son pantalon et se mit à se brancicoler encore. Moi, de mon côté, j'ouvris la porte et m'en allai dans le jardin trouver mon frère et emportant la pièce de dix sols que V. m'avait donnée à notre entrée dans le cabanon, au moment où il venait de fermer la porte.

J'allai me promener avec mon frère et je ne lui dis rien de ce qui s'était passé entre V. et moi.

Huit jours après environ, je passais une après-midi avec mon frère Marius près de la cabane de V., il nous vit et vint nous appeler, de nouveau mon frère resta dans le jardin et il me fit entrer toute seule avec lui dans le cabanon, dont il ferma la porte à clef.

Il ne se déshabilla pas, il déboutonna son pantalon, sortit son cul et m'ayant renversée encore sur la paille et relevé mes jupes et ma chemise, il mit encore son ventre sur le mien, son cul contre le mien et se brancicola entre mes jambes, essayant quelquefois de faire entrer son cul dans le mien, mais il ne put pas. Quand il vit cela, il mit son doigt dans mon cul, mais il ne me fit pas mal, ni avec son doigt, ni avec son cul. Après cela, il se leva, j'en fis autant et il me fit mettre sur le quatrième échelon de l'échelle qui sert à monter du rez-de-chaussée au premier étage du cabanon, me fit ouvrir les jambes après m'avoir dit de tenir mes jupes et ma chemise relevées et il retourna me lécher mon cul en me disant est-ce que ça te fait du bien, je lui répondais que oui et puis je me suis en allée avec lui emportant la pièce de dix sols qu'il m'avait encore donnée en entrant au cabanon. Plusieurs fois après cela m'ayant rencontrée dans les rues, et notamment à Vicenty près de son cabanon, il est venu me dire d'aller avec lui, je ne voulais pas et alors il me dit : viens, je te donnerai cinq francs, mais je n'ai plus voulu y aller. Je n'ai dit, ni à mon frère Marius, ni à mon père ni à ma mère, ce que V. m'avait fait.

Demande : Si vous ne l'avez dit à personne, comment l'a-t-on su ?

Réponse : Je n'en sais rien.

D. : Quand vous étiez enfermée avec V. dans le cabanon, ne pouvait-on pas vous voir du dehors ?

R. : Non, Monsieur, les fenêtres du rez-de-chaussée du cabanon étaient fermées avec des briques, la pièce d'en bas où nous étions n'était éclairée que par le jour qui venait des fenêtres du premier étage à travers la trappe.

D. : V. vous a-t-il toujours enfermée dans son cabanon seule avec lui ; votre frère n'y a-t-il jamais été avec vous dans les circonstances que vous venez de raconter ?

R. : J'ai toujours été seule avec V., mon frère n'est jamais venu.

D. : Comment votre frère Marius a-t-il pu en parler à votre père, et comment la chose s'est-elle ébruitée ?

R. : Je ne sais pas. Quand je ne voulais plus aller au cabanon de V., un jour que celui-ci voulait m'y attirer, Marius dit à mon père que V. nous voulait faire des saletés, qu'il nous en faisait faire, alors mon père me battit.

D. : Comment Marius savait-il que V. vous faisait faire des saletés ?

R. : Ils en avaient parlé, avec V.

D. : Est-ce que vous couchiez avec votre frère Marius, et n'avez-vous pas fait des saletés avec lui ?

R. : Je n'ai jamais couché avec Marius, quand j'allais chez V. je couchais depuis long temps avec ma mère et mon père couchait avec mon grand frère. Je n'ai jamais fait des saletés avec Marius, ni chez V., ni autre part.

D. : Quand V. vous a enfermée dans son cabanon, vous a renversée et fait des saletés, est-ce que vous n'avez pas essayé de l'en empêcher ? N'avez-vous pas crié ou appelé votre frère ?

R. : Non, je me suis laissée faire sans rien dire.

D. : Avant de faire des saletés avec V., n'en aviez-vous pas fait avec d'autres personnes ? Ne vous avait-on jamais donné quelque chose pour faire des saletés ? Et ne vous en avait-on pas proposé ?

R. : Non seulement je n'en avais fait avec personne, mais encore je n'en avais reçu aucune proposition et n'en ai jusqu'ici reçu que de V.. J'affirme que ce n'est que de lui que j'ai connu ces saletés.

D. : V. ne vous a-t-il pas recommandé de ne rien dire des saletés que vous faisiez avec lui ?

R. : Si, Monsieur. Il me dit d'abord : Tâche moyen de ne dire pas ce que nous avons fait ensemble, si tu disais que j'ai fait des saletés avec toi, je dirais que tu en as fait avec ton frère ; et lorsqu'il me rencontrait dans la rue après : emporte ton poupon (mon plus jeune frère) et viens avec moi à mon cabanon, il ne faut pas dire ce que nous faisons ensemble.

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Confrontation entre Marie S. et V.

À ce moment, nous faisons entrer l'inculpé V. pour être confronté avec le témoin qui répète devant lui sa déposition.

Le témoin : Je reconnais V., c'est Monsieur V. qui m'a fait les saletés que j'ai dites.

Demande (à l'inculpé) : Reconnaissez-vous pour vrai tout ce que dit le témoin ?

R. (de l'inculpé) : Il y a des choses vraies mais d'autres qui ne le sont pas. Il n'est pas vrai que ce soit moi qui ai dit à la petite Marie de venir au cabanon.

C'est son frère Marius qui m'accoste et me dit qu'il allait mener sa sœur au cabanon, qu'il me la ferait biquer, que lui biquait sa sœur tous les jours.

Il n'est pas vrai que je l'ai enfermée seule. Dans le cabanon, son frère y a toujours été.

Le témoin : Ce que dit l'inculpé est faux, et je maintiens que ce qu'il y a dans ma déposition est aussi vrai que tout le reste. Je soutiens de nouveau que V. m'a fait des saletés dans le courant du mois d'août dernier.

Lecture faite au témoin et à l'inculpé chacun en ce qui le concerne de la déposition et du procès-verbal de confrontation...

 

 

16. Information contre V. inculpé de Attentat aux mœurs.

 

L'an 1883, et le 23 janvier est comparu le témoin ci-après nommé, cité par exploit de ... huissier à Tournon, lequel nous a présenté sa copie. Sur les questions qui lui sont faites, conformément à la loi, il a déclaré n'être ni parent, allié, serviteur ni domestique des parties, et se nommer S. Marius, 10 ans.

Dépose : L'an passé, pendant les vacances des écoles, un jour après dîner, je m'amusais aux Cordeliers avec ma sœur, notre voisin V. passa et dit à ma sœur de venir à son jardin, qu'il lui donnerait dix sols ; quand nous fûmes dans son jardin il me donna deux sols pour m'en aller, mais avant il m'avait fait mettre derrière le cabanon avec ma sœur et m'avait dit de faire des saletés avec elle. Il nous fit coucher par terre tous les deux l'un à côté de l'autre et nous fit voir notre cul tous les deux en nous disant de les toucher avec nos doigts, il ne me fit jamais mettre sur ma sœur et quand il m'eut donné les deux sols pour m'en aller, il s'enferma dans la cabane avec ma sœur ; ils y restèrent long temps, puis ma sœur revient toute seule et en nous allant elle me dit qu'elle avait fait des saletés avec V. qui lui avait donné dix sols.

Quelques jours après, V. nous mena encore à son cabanon. Quand nous fûmes dans le jardin, il me donna quatre sols pour m'en aller et il s'enferma encore avec ma sœur dans le cabanon. Ils n'y restèrent pas aussi longtemps que la première fois. Quand ma sœur revint, elle me dit que V. lui avait donné dix sols mais ne me dit pas que V. lui avait fait des saletés. Après cela, quand V. nous a rencontrés dans la rue, avec ma sœur, il nous dit d'aller avec lui à son cabanon, promettant dix sols à ma sœur et cela à plusieurs reprises, mais nous n'avons jamais voulu y aller.

Demande : N'avez-vous jamais fait avec votre sœur d'autres saletés que celles que vous a fait faire V. derrière le cabanon ?

Réponse : Non, Monsieur.

D. : Votre sœur n'avait-elle jamais fait des saletés avec personne avant d'en faire avec V. ?

R. : Jamais.

D. : Ne l'aviez-vous vue jamais parler à des hommes ou s'en aller avec eux ?

R. : Non, jamais.

D. : Quand vous parlâtes de cela à votre père, que lui dîtes-vous ?

R. : Je lui dis que ma sœur allait au cabanon de V., qu'elle en recevait dix sols chaque fois, et qu'il faisait des saletés avec elle, qu'il lui mettait la langue à son cul.

D. : Savez-vous ce que c'est que biquer ?

R. : Oui, Monsieur, quand ma sœur revint du cabanon de V., elle me dit qu'ils avaient biqué ensemble ; je lui demandai ce que c'était, et elle m'expliqua qu'ils avaient mis leur cul l'un contre l'autre, et fait ainsi des saletés.

D. : N'avez-vous jamais biqué avec votre sœur ?

R. : Non, jamais il n'en a été question entre nous.

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Confrontation entre Marius S. et V.

À ce moment, nous faisons entrer l'inculpé pour être confronté avec le témoin qui répète devant lui sa déposition.

Le témoin : Je reconnais V. ici présent, c'est lui qui nous menait avec ma sœur à son cabanon.

Demande à l'inculpé : Reconnaissez-vous que le témoignage dont nous venons de vous donner lecture est sincère et contient toute la vérité ?

Réponse de l'inculpé : Non, Monsieur, c'est lui qui m'a accosté sur la place et m'a dit qu'il me ferait biquer sa sœur.

Le témoin : Ce n'est pas vrai.

Demande à l'inculpé : Est-il vrai que jamais le témoin n'a été enfermé avec sa sœur dans le cabanon ?

Réponse de l'inculpé : Il y a été enfermé à chaque fois.

Le témoin dit en pleurant : Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai. Je n'ai jamais été enfermé avec ma sœur et je n'ai jamais fait de saletés avec elle, que celles que V. nous fit faire derrière le cabanon.

L'inculpé : Le témoin a biqué sa sœur dans le cabanon deux fois.

Le témoin : Je n'ai jamais biqué ma sœur ni fait des saletés, que derrière le cabanon.

Lecture faite au témoin et à l'inculpé chacun en ce qui le concerne de la déposition et du procès-verbal de confrontation...

 

 

22 - Rapport médico-légal

 

Le 23 janvier 1883, nous, Joseph L., Docteur en médecine, médecin, résidant à Tournon, Ardèche,

Vu la procédure en cours d'instruction contre V., Jean, Antoine, propriétaire demeurant à Annonay, inculpé d'attentat à la pudeur, détenu,

En vertu d'une ordonnance de Monsieur P., juge d'Instruction près le Tribunal de première instance de Tournon, en date de ce jour,

Nous nous sommes transporté dans le cabinet de ce Magistrat où, après avoir prêté le serment exigé par la loi, nous avons procédé à l'examen des organes sexuels de la jeune S., Marie, pour déterminer s'ils présentent des désordres, et des traces de défloration. Et de ce, nous avons rédigé le présent rapport.

La jeune Marie S. paraît jouir d'une bonne santé, elle est assez intelligente, cependant elle offre dans le regard quelque chose d'anormal, d'hébété, que nous avons cru devoir rattacher à la mission qui nous est donnée.

Les organes sexuels ne présentent pas de traces de violences et d'érosions. La membrane hymen est intacte et n'admet qu'à peine l'introduction de la pulpe du petit doigt. Pas de trace de viol. Pas d'écoulement pathologique.

 

 

Seulement nous remarquons un développement insolite du clytoris qui est coiffé jusqu'à son sommet en manière de capuchon par les petites lèvres, qui font ainsi saillie entre les grandes lèvres par leur partie supérieure.

Nous constatons sur ces parties et sur toute la partie supérieure de la vulve une coloration rouge vif comme si cette région avait subi un frottement énergique et continué.

Marie, interrogée sur les causes de cette rougeur, nous dit que c'est là que V. la chatouillait avec son doigt. Elle finit par nous avouer qu'elle même se chatouille aussi avec son doigt.

Cette rougeur persistante serait ainsi expliquée.

En foi de quoi nous avons rédigé le présent rapport le jour et an que dessus.

 

Org. : Ada

 

 

48 - Rapport médico-légal sur les nommées Pauline B. et Louise S.,
supposées victimes d'un attentat à la pudeur avec violence.

 

Nous soussigné, Docteur en médecine, en vertu d'une ordonnance de Monsieur Berchon, juge d'instruction près le tribunal de Privas, en date du 10 mars courant, qui nous commet pour visiter les nommées Pauline B., âgée de 13 ans, et Louise S., âgée de 6 ans, à l'effet de constater si les parties sexuelles de ces deux enfants présentent des traces de défloraison ou de violences plus ou moins anciennes, avons procédé le même jour à l'exécution de notre mandat, après avoir au préalable prêté entre les mains de ce Magistrat le serment prescrit par le Code d'Instruction criminelle.

Cet examen effectué en présence des parents des deux enfants à visiter, nous a donné les résultats suivants :

1° Chez Pauline B., on n'observe aucun indice de défloraison, ou de violences aux parties sexuelles ; la membrane hymen est intacte, le canal utéro-vulvaire non dilaté ; abscence [sic] de toute apparence d'inflammation ou d'écoulement.

2° Chez Louise S., même résultats négatifs ; nous remarquons seulement ici que le bord libre de la membrane hymen est un peu frangé, de manière à laisser supposer qu'à une époque antérieure, cette partie a dû subir quelque frottement.

Les faits incriminés remontant à une époque déjà très éloignée, les traces de violences, s'il en a existé, ont dû disparaître.

 

Le 18 mars 1882

 

L'enfant Pauline B. a déclaré dans sa déposition qu'au moment de l'introduction dans ses parties sexuelles du membre viril de l'accusé, elle avait ressenti une très vive douleur. Malgré cette assertion, nous ne pensons pas que le viol ait été consommé.

En voici la raison.

Nous avons visité à la prison l'accusé ; son membre viril est assez volumineux, le gland offrant à sa base une circonférence de huit centimètres dans l'état de flaccidité.

Dans ces conditions et sur un enfant de 10 à 11 ans, le viol aurait entraîné des désordres graves, qui se seraient traduits, indépendamment de la déchirure de la membrane hymen, par une effusion de sang assez abondante pour maculer largement la chemise de l'enfant, dont la mère aurait dû s'appercevoir [sic].

Il en serait résulté également une inflammation des parties sexuelles de l'enfant, qui aurait dû éprouver, dans les trois ou quatre jours qui ont suivi, une douleur en marchant, en urinant, circonstances qui n'auraient pas échappé aux parents, ce dont l'enfant n'aurait pas manqué de se plaindre.

 

Org. : Ada