Etienne Poiteau que le maquis appellera "le capitaine Stéphane"
est un militaire qui prépare déjà Saint Cyr à 17 ans. Quand il en
sort comme sous-lieutenant, en 1939, c’est pour faire la guerre.
Mais la drôle de guerre de 1939 et la débâcle qui s’en suit seront
vécues par lui comme un cauchemar. Il intègre alors sur sa demande
la Légion étrangère et on le voit de décembre 1940 à octobre 1942
parcourir les montagnes marocaines. C'est là, au sein de cette armée
mais aussi dans le scoutisme que se forgent ses talents de meneur
d'hommes: "Je ne conçois le commandement que sous la forme directe
et personnelle de la présence sur place." Le 11 novembre 1942, Etienne
Poiteau est en permission en France lorsque les Allemands envahissent
la zone sud. Il décide alors de rejoindre le maquis pour combattre
l'envahisseur, de l'intérieur. D'abord en Auvergne, puis après un
premier séjour dans le massif de Belledonne en octobre 1943, le
jeune officier décide de former son propre groupe, "une équipe prête
à tout". Il se rend d'abord en Oisans puis en Chartreuse mais considérant
les Préalpes comme "de vraies souricières" revient dans Belledonne
en février 1944. La compagnie Stéphane qui comptera jusqu'à cent
trente-six hommes, répartis en neuf groupes, solidement entraînés
à "l'aspect militaire de la résistance : la guérilla", attaque d’abord
la milice installée au château d’Uriage.
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