Né
en 1805 à Valence dans la famille d’un négociant en grains, Eugène
Charrière débute, à Lyon, une carrière dans le commerce puis installe
à Grenoble, vers 1830, une maison de "contentieux commercial".
C’est à ce titre qu’il aura à régler une mésentente entre les propriétaires
et exploitants en commun des hauts fourneaux d’Allevard et de Pinsot.
Satisfaits de l’arrangement, les banquiers Giroud lui proposent
de prendre, en 1833, la direction de leur fabrique.
Directeur appointé des forges jusqu’à la faillite de la banque Giroud
en 1840, il devient alors associé gérant de la société en commandite
qui lui succède et qu’il va diriger d’autant plus facilement que
son capital est alors dispersé entre 105 actionnaires, presque tous
créanciers de la banque en faillite.
Comme maître de forges, Eugène Charrière fait preuve d’une grande
capacité d’innovation et de recherche industrielle.
Il va orienter rapidement les productions d’Allevard vers la fabrication
d’acier, d’essieux et de bandages de roues pour le ferroviaire naissant,
ainsi que de ressorts à lames pour les suspensions des voitures
hippomobiles ou de chemin de fer. En 1858, il obtient la fabrication
des plaques de blindage pour la Marine en particulier pour la première
frégate française blindée, "la Gloire", lancée en novembre 1859
à Toulon.
Le chiffre d’affaires record du siècle est atteint en 1861.
Deux ans plus tard, Allevard sera choisi comme fournisseur exclusif
des ressorts Martin par le chemin de fer PLM.
Les dernières années de la vie d’Eugène Charrière vont être consacrées
à la transformation de l’affinage du charbon de bois au coke, puis,
en 1874 aux négociations très ardues lors de la cession des mines
de fer de La Taillat à la société Eugène Schneider du Creusot.
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