V. Images d'un temps passé (révolu ?)

 

S'il convient de déplorer l'éloignement quasi-systématique des scolaires de nos grands auteurs consacrés - et l'étude de la préface de Gaston Paris en apporte une preuve indubitable, par l'absurde pourrait-on dire, on doit aussi se poser la question de l'enseignement de l'Histoire, tel qu'il est pratiqué de nos jours. Encore un exemple par l'absurde, ces "images" extraites d'un manuel des années soixante (bon sang ! Ce n'est tout de même pas la Préhistoire !) destiné aux enfants de CE1. Et dont les auteurs sont de très respectables hauts fonctionnaires de l'Education nationale, et non de dangereux agitateurs. Il s'agit de René Ozouf (1889-1959), ancien élève de l'École normale supérieure et Louis Leterrier (Directeur de l'École normale de Caen, en 1933, puis Inspecteur de l'enseignement primaire de la Seine en 1948), célèbre à cause des "Répartitions Leterrier" dont tout instituteur des années 50-80 faisait son livre de chevet ! J'ajoute que les "belles images" qui sont présentées dans ce livre embellissent sans doute les scènes qu'elles prétendent illustrer - on pourra les traiter d'Images d'Epinal -, mais que le texte qui les accompagne est parfaitement exact.
Quoi qu'il en soit, la préface de l'ouvrage donne le ton. Encore une démonstration par l'absurde ! C'est pourquoi la célèbre phrase du triste sieur Lang, "nous passons de l'ombre à la lumière" me paraît devoir être surtout une cynique antiphrase, que de distingués sociologues ont savamment illutrée avec leur fameux "Le niveau monte". Tu parles, Charles ! Jette donc un oeil sur les classements Pisa !
Mais une autre question vient immédiatement à l'esprit, et elle est lancinante : serait-il politiquement correct, aujourd'hui, d'enseigner ainsi nos chères têtes blondes, sans heurter celles qui le sont moins ? La France doit-elle systématiquement avoir honte de son Histoire ? Sommes-nous condamnés à choisir entre le profil bas, et l'horrible sort infligé à Samuel Paty ?

 

 

5.1.- Une Préface

 

On a souvent critiqué, non sans raison, l'enseignement de l'histoire aux petits enfants qui viennent tout juste d'apprendre à lire au cours préparatoire. Mais nul ne conteste leur goût pour les images. Pourquoi, dès lors, ne pas tenter de leur offrir une "histoire en images" ? Si le "jargon historique" les dépasse sans aucun doute, il est vrai par contre que l'image, impressionnant vivement leur regard, demeure, bien souvent d'une manière ineffaçable, dans leur mémoire et permet de fixer plus sûrement les connaissances qui y sont associées.

Il fallait toutefois concevoir une Illustration qui réunît à la fois exactitude documentaire et valeur artistique. Grâce au séduisant talent d'André Galland, cette conception est ici réalisée d'une manière qui, nous en sommes persuadés, plaira aux élèves et aux maîtres. Toutes les gravures sont inspirées de documents, certaines même en sont la reproduction fidèle, chaque fois que ceux-ci pouvaient être mis directement à la portée d'enfants de sept ans. On trouvera d'ailleurs, au bas des pages, l'indication de nos "sources".

Comment utiliser ce petit album d'images historiques ? Son inspiration est tout entière contenue dans ce passage des Instructions officielles de 1945 : "On devra saisir toutes les occasions de ménager une large part à l'observation". La leçon d'histoire sera donc, avant tout, un exercice d'observation, une lecture d'image. Le maître pourra s'inspirer tout d'abord du plan d'observation sommaire que nous lui offrons. Mais tout son effort sera de diriger l'attention des élèves, dans l'ordre suggéré par ce plan, sur les divers aspects de l'image, de leur en faire découvrir tous les détails pour les leur expliquer ensuite. Partant de là, il complétera l'observation par un récit très simple. Pour terminer, on fera lire le texte de quelques lignes qui accompagne les gravures et on donnera le résumé à apprendre par coeur.
Ainsi, de belles images permettront de retenir ces "belles histoires" auxquelles se borne sagement l'ambition des Instructions officielles pour les élèves du cours élémentaire.

[L'image de couverture représente l'embarquement de Saint Louis pour la Croisade à Aigues-Mortes]

 

 

5.2.- Quelques "images"

 

Charles Martel

 

ozouf leterrier

 

 

Les Croisades

 

ozouf leterrier

 

 

Saint Louis

 

ozouf leterrier

 

 

Médine
Apostasie
"Les meurtres de masse en islam sont vieux comme l’islam et ne sont pas près de disparaître. Le massacre des tribus juives de Médine et les guerres dites de l’apostasie ont été des monuments historiques dans la tuerie de masse. On en a des récits hallucinants. La chose s’est perpétuée et perdurera tant que l’islamisme n’aura pas réalisé son but, la domination mondiale".

[Boualem Sansal, in Le Figaro du 22 août 2022]