La leçon de foutebaulle

Cela faisait pas mal de temps que mon blog, non seulement n'était plus alimenté, mais également n'était plus accessible, à cause de je ne sais quel bug (si, je sais, mais ce serait tellement long - et oiseux - à décrire/expliquer. L'informagique, c'est en vérité si fragile, malgré  qu'on en ait...).
Réparations pénibles après pénibles réparations, ce fichu blog semble à nouveau accessible - mais je voudrais me trouver, et ce n'est pas le cas, à proximité d'un morceau de bois pour conjurer le mauvais sort.

Il se trouve que ces tribulations informatiques ont eu lieu au moment même où se déroule l'événement paraît-il planétaire que constitue, tous les quatre ans, l'organisation de la Coupe du Monde de la FIFA (cette année au Qatar, il vaut mieux que je n'en dise pas davantage sur les pots de vin, les pots d'or noir, et les diverses et variées atteintes : à l'environnement, aux droits les plus élémentaires des travailleurs et de ce qu'on nomme pudiquement les minorités, etc.)
Moi qui ne suis pas footeux (oh que non ! Seul le rugby montre d'authentiques valeurs sportives, mais ça ne reste que mon humble avis), je note surtout que c'est l'occasion pour nombre d'aficionados d'étaler, toute intelligence sous le boisseau, leur jobardise, de Finkielkraut à Zemmour, de Naulleau ("La Coupe du monde est le dernier événement qui fédère à ce point la nation") à Redecker ("Olivier Giroud, le héros de la France ordinaire"). Eh ! Ce n'est que mon avis, hein ?
Là-dessus, voilà-t-'y pas que j'ai rendez-vous avec un cher ami, dans un sympathique restaurant proche de la Côte rôtie (oui, les vins furent raffinés), et que la conversation, inévitablement, en vient à ce que j'ai nommé la jobardise. "Tu vas pas encore longtemps nous faire ch. avec tes con... de gonzesse effarouchée, ce soir tu vas te mettre devant ton poste, et tu vas regarder comme nous le match, c'est très important", m'a-t-on enjoint. La tête basse, le soir venu, j'ai obtempéré.
Devant une marée de tee-shirts rouges, portés par des dizaines de milliers d'individus recrus de haine (m'a-t-il semblé), j'ai regardé les Lions de l'Atlas partir à l'assaut de l'équipe de France (là aussi, il vaut mieux que je me taise). Eh bien ! La première remarque que je ferai, c'est que la façon de filmer la rencontre, la plupart du temps en plans larges, est bien meilleure que celle qui a généralement cours en rugby, où nous est surtout montré des plans rapprochés, et des mêlées fumantes - ce qui ne permet absolument pas d'avoir une vision globale du cours du jeu. La seconde, c'est que les Lions de l'Atlas n'ont guère rugi, immédiatement mis sur l'éteignoir par des adversaires deux crans au-dessus. Remarquez, l'Atlas je connais un peu, j'y ai crapahuté trois semaines lorsque j'étais (un peu) plus jeune, je n'y ai pas rencontré beaucoup de lions... mais surtout des hordes d'enfants faméliques et mendiant, accompagnant la caravane sur des kilomètres (oui, des kilomètres !), qui un crayon (!), qui un stylo-bille (!!), toutes choses dont en principe ils n'ont pas besoin, n'étant pas scolarisés...
Bon, j'ai regardé. Les Lions ont pris une sacrée leçon de réalisme, et dans les tribunes, quelle pitié ! D'abondantes larmes coulaient sur des visages décomposés. Ce doit être ça, la glorieuse incertitude du sport...

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