À la Une du Daubé du 29 décembre dernier, on ne pouvait pas ne pas lire : "Jacqueline Sauvage enfin libre". Enfin ! Cet adverbe d'impatience me donna à penser. Car pour moi, sauvage - si j'exceptais mes primes lectures passionnées de Robinson Crusoë - renvoyait à une sorte d'imposante maison forte en Margeride accueillant - avec quel soin - les randonneurs en route vers Compostelle, mais également à la curieuse expression (sauvageon) sortie du cerveau too much de l'ineffable "Che". Et voilà que mon expérience s'enrichissait d'une acception nouvelle, apparemment le patronyme d'une malheureuse victime de la sourde autant qu'implacable machine judiciaire. Mais je ne fus pas longtemps à comprendre que mon quotidien habituel n'était qu'un des multiples éléments de la puissante chienlit médiatique qui avait pris fait et cause pour Dame Sauvage, lorsque j'entendis sur une radio périphérique le vigoureux plaidoyer de la Robin (plus forte encore que la Cotillard, ses fantasmes complotistes, les tours du 11-Septembre bourrées d'or et l'assassinat de Coluche) en faveur des femmes battues (et les hommes battus et humiliés ?) dont une centaine, à l'en croire, succombent chaque année sous les coups de salopards (mais quid des hommes assassinés ? Quid des morts par violences routières ? Quid des morts pour cause de pollution ?)... Et comme j'accueillais, au même moment, la belle réflexion de Jacques Julliard sur le domaine du trivial et de l'insignifiant, je tâchai de me renseigner sur une affaire criminelle qui, jusque là, n'avait pas - je le confesse - retenu mon attention. Et ce, d'autant qu'une réaction de lecteur à un article annonçant la grâce de la condamnée par le président de la République, invitait à regarder de plus près le dossier au travers de ce qu'un quotidien du Loiret (La République du Centre) en avait révélé (dans de précis et abondants compte-rendus d'audiences).
jeudi, 5 janvier 2017
Du bon sauvage et des autres...
Par SH le jeudi, 5 janvier 2017, 14:44