Sans grande recherche de l'ordre chronologique ;-).
N. B. : pour nombre d'enfants issus de familles modestes, l'examen d'entrée en 6e était, en réalité, un concours (le concours des Bourses) !
N. B. 2 : inutile de préciser que la calculette ne faisait pas partie de la trousse de l'écolier, autrefois...

 

Et après, on viendra nous seriner que le niveau monte...

 

 

"Les épreuves sont les suivantes :

1° Dictée de quatre-vingts mots au maximum.

2° Étude d'un texte narratif ou descriptif court dans les conditions suivantes :
a) le texte, après lecture expressive, est mis entre les mains des élèves ;
b) les élèves sont invités à répondre à 4 questions ;
- la première relative au vocabulaire ;
- la seconde relative aux conjugaisons (temps verbaux complets ou formes verbales à trouver ou à analyser) ;
- la troisième relative à la nature et à la fonction d'au moins quatre mots ou groupes de mots ;
- la quatrième relative à l'intelligence du texte, conçue de manière que la réponse exige un court développement.
Durée de l'épreuve : 1 heure 1/4.
c) Une note de présentation et d'écriture et une note portant sur la correction de la langue, y compris l'orthographe et la ponctuation, sont attribuées d'après les réponses rédigées par les candidats.

3° Épreuve d'arithmétique comprenant deux parties :
a) 3 ou 4 opérations portant sur des nombres entiers ou décimaux - durée : 20 minutes ;
b) Un problème comportant 3 ou 4 questions de difficulté croissante - durée : 40 minutes.

Le texte de la deuxième partie de l'épreuve est donné aux élèves lorsque les copies des opérations sont relevées.

Les trois épreuves sont groupées dans la même demi-journée. La deuxième et la troisième épreuves sont séparées par une récréation d'au moins 1/4 d'heure.

Toutes ces compositions sont notées de 0 à 10. Elles sont affectées des coefficients suivants :

Dictée, 2
Étude de texte et questions, 9 ;
Questions relatives au vocabulaire, 1 ;
Questions relatives aux conjugaisons, 1 ;
--- à la nature et aux fonctions des mots, 2 ;
--- à l'intelligence du texte, 3 ;
Présentation et écriture des réponses, 1 ;
Correction de la langue, orthographe et ponctuation des réponses, 1 ;
Calcul (opérations, 1/3 des points - problèmes, 2/3 des points), 6."

[Article 12, Arrêté du 2 juin 1960 - application du décret n° 59-57 du 6 janvier 1959]

 

 

I. Examen d'entrée en sixième - Département de LOIRE-ATLANTIQUE – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Mon camarade Bruneau

 

J'avais un camarade appelé Bruneau. Il était fort en calcul et je l'admirais tant que j'imitais tout ce qu'il faisait.

Il était invinciblement attiré par l'eau et m'emmenait toujours du côté du canal. Là, nous jetions des pierres dans le flot morne, visant quelque boîte de conserve ou quelque chat crevé à la dérive.

Bruneau avait inventé un jeu. Un pont de fer soutenu par un arc de cercle franchissait le canal. Cet arc de cercle était large d'à peine soixante centimètres ; nous prenions ce chemin étroit pour parvenir de l'autre côté. Nous risquions notre vie. Nous nous poursuivions dans ce glissant passage de métal.

Un jour, j'entendis une voix qui m'appelait. C'était celle d'une femme. Je me penchai et j'aperçus ma mère. Elle était pâle, défigurée par la peur, mais sans crier, sans geste inutile : "Viens, viens, François", disait-elle.

J'hésitais à descendre, craignant d'être puni. Enfin, je la rejoignis.

Quand je touchai le sol, elle me saisit, me serra contre elle si violemment que j'en perdis le souffle, puis elle me prit par la main et sans dire un mot, elle me ramena à la maison.

Je la revois encore fouillant son sac pour trouver la clef, entrant dans sa chambre, tombant assise sur son lit. Alors elle se mit à pleurer lentement sans pouvoir s'arrêter.

Je me jetai contre elle, je lui criai : "Je te jure que je ne recommencerai jamais".

Elle passa sa main douce sur mon front mais elle continua à pleurer longtemps, calmement, sans pouvoir s'arrêter et bientôt je pleurai avec elle.

[Paul Vialar]

 

Questions

 

- 1. Vocabulaire :

Expliquer les expressions : Le flot morne - invinciblement attiré  - j'en perdis le souffle.

- 2. Conjugaison :

Donner la 1ère personne du singulier du verbe craindre au présent, à l'imparfait, au passé simple, au passé composé et au futur simple de l'indicatif.

- 3. Analyse :

Analyser les 5 mots soulignés dans le texte.

- 4. Questions :

a) Pourquoi la mère n'a-t-elle pas crié lorsqu'elle a aperçu son fils ?

b) À quoi voyez-vous le bon cœur de l'enfant ?

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer :

a.- 9.74 X 3.036 = ;

b.- 8 h 12 mn 45 s - 3 h 27 mn 38 s = ;

c.- 120. 48 : 5.02 = ;

d.- Calculer à un millième près : 7.03 : 29 = .

 

II. Problème

 

Nantes et Vannes sont distantes de 110 km. Un automobiliste part de Nantes et s'arrête à Pont-Château, à 60 km de Vannes. Son niveau d'essence marque alors 5 l. Il sait que sa voiture consomme 9 l aux 100 km.

1° A-t-il suffisamment d'essence pour arriver jusqu'à Vannes ? Sinon, combien lui en manque-t-il ?

2° Il achète 20 l avant de quitter Pont-Château. Combien lui restera-t-il d'essence après avoir fait le voyage retour Vannes-Nantes ?

3° Le litre d'essence coûtant 97 F (0.97 NF), quelle aura été sa dépense totale en essence pour le voyage aller et retour ?

 

 

 

 

II. Examen d'entrée en sixième - Département de la MARNE – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Une excursion qui finit mal

 

Dès que nous fûmes dans le bois, il commença à faire sombre. Je voyais devant moi, dévalant la pente, le torse blanc de mon père qui était en manches de chemise. Nos pieds glissaient sur le tapis des aiguilles, butaient contre les racines tendues comme autant de pièges. Tout à coup,  ma mère poussa un cri : elle venait, instinctivement, de porter la main à la poche du gilet qu'elle tenait sur son bras, plié avec la veste : la montre n'y était plus ! Elle avait dû sauter tandis que nous dévalions la pente et ne devait pas se trouver bien loin. Mon père y tenait trop pour qu'il pût accepter de la perdre ainsi sans l'avoir au moins cherchée ; il fallait reprendre le chemin en sens inverse, nous la verrions pour sûr, briller soudain sur le terrain sans végétation que nous venions de traverser.

Mon père repartit vers le sommet ; il regrimpa la pente aussi vite qu'il put afin de l'avoir explorée tout entière avant la chute totale du jour. Il faisait nuit quand nous entendîmes sa voix nous appeler. Il nous rejoignit bientôt, haletant, baigné d'une sueur glacée, remit son veston en frissonnant : il n'avait pas la montre !

[Paul Vialar]

 

Questions.

 

1. Expliquez les mots et expressions : - nous dévalions la pente - instinctivement - haletant.

2. Mode et temps des verbes suivants : - fûmes (nous fûmes dans le bois) ; - avait dû (elle avait dû sauter).

Conjuguez le verbe avoir au passé simple et au futur simple du mode indicatif.

3. Nature et fonction des mots soulignés: qu' (le gilet qu'elle tenait) ; la (accepter de la perdre) ; totale (la chute totale du jour) ; bientôt (il nous rejoignit bientôt) ; son (son veston).

4. Il vous est sans doute arrivé de perdre, comme ce promeneur, un objet auquel vous teniez. Dites en quelles circonstances et ce que vous avez fait pour essayer de le retrouver.

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer :

a.- 9 853,6 + 248,498 + 17639,867 + 425,09 = ;

b.- 810,05 - 589,7 = ;

c.- 987,68 x 98.07 = ;

d.- 74,06 : 0,859 =.

 

II. Problème

 

Une ménagère achète à un commerçant un imperméable, une blouse, et une paire de socquettes. Elle paie avec 3 billets de 5000 F  (50.00 NF). N'ayant pas de monnaie, le commerçant lui demande encore 412 F (4.12 NF) et lui rend ensuite 3000 F (30.00 NF).

1° Quel est le montant des achats ?

2° La paire de socquettes coûte 312 F (3.12 NF). Le prix de la blouse est les 2/9 du prix de l'imperméable.

Quel est le prix de la blouse ?

3° Quel est le prix de l'imperméable ?

 

 

 

 

III. Examen d'entrée en sixième - Département de la HAUTE-MARNE – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Maison à vendre

 

Au-dessus de la porte, une porte de bois mal jointe, qui laissait se mêler, dans un grand intervalle, le sable du jardinet et la terre de la route, un écriteau était accroché depuis longtemps, immobile dans le soleil d'été, tourmenté, secoué au vent d'automne : MAISON à VENDRE ; et cela semblait dire aussi maison abandonnée, tant il y avait de silence autour.

Quelqu'un habitait là pourtant. Une petite fumée bleuâtre, montant de la cheminée de brique qui dépassait un peu le mur, trahissait une existence cachée, discrète et triste comme la fumée de ce feu de pauvre. Puis, à travers les ais branlants de la porte, au lieu de l'abandon, du vide, de cet en-l'air qui précède et annonce une vente, un départ, on voyait des allées bien alignées, des tonnelles arrondies, les arrosoirs près du bassin et des ustensiles de jardinier appuyés à la maisonnette.

Ce n'était rien qu'une maison de paysan, équilibrée sur ce terrain en pente par un petit escalier qui plaçait le côté de l'ombre au premier, celui du midi au rez-de-chaussée. De ce côté-là, on aurait dit une serre. Il y avait des cloches de verre empilées sur les marches, des pots à fleurs vides renversés, d'autres rangés avec des géraniums, des verveines, sur le sable chaud et blanc.

Du reste, à part deux ou trois grands platanes, le jardin était tout au soleil. Des arbres fruitiers en éventail sur des fils de fer, ou bien en espalier, s'étalaient à la grande lumière, un peu défeuillés, là seulement, pour le fruit.

C'était aussi des plants de fraisiers, des bois à grandes rames : et, au milieu de tout cela, dans cet ordre et ce calme, un vieux, à chapeau de paille, qui circulait tout le jour par les allées, arrosait aux heures fraîches, coupait, émondait les branches et les bordures.

[Alphonse Daudet]

 

Questions.

 

1. Par quel verbe pourrait-on remplacer, dans le texte, le verbe trahissait ? Citez une expression dans laquelle le verbe trahir aura un autre sens.

2. À quels temps, modes et formes sont les verbes : laissait - était accroché ?

3. Donnez la nature et la fonction des mots ou groupes de mots suivants : fumée - existence - qui (précède et annonce) - tout le jour.

4. Un passant, ayant vu l'écriteau, s'arrête et interpelle le vieux : "la maison est-elle à vendre ?"
Imaginez et rédigez en quelques lignes la réponse du vieillard.

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer :

1 405,51 - 1213,453 = ; 29,05 x 498 000 ; 0,098 : 0,0 049 = ; 2 728,805 : 136,1 = (à 1/100 près)

 

II. Problème

 

Un terrain rectangulaire et un terrain carré ont même périmètre : 360 m. Calculer le côté du carré, puis sa surface en ha. Calculer la surface du rectangle, sachant que se longueur est double de sa largeur.

 

 

 

IV. Examen d'entrée en sixième - Département du LOIR-ET-CHER – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  L'arrivée du nouveau

 

Resté dans l'angle, derrière la porte, si bien qu'on l'apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d'une quinzaine d'années environ, et plus haut de taille qu'aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, l'air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu'il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d'un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.

On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n'osant même croiser les cuisses, ni s'appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d'études fut obligé de l'avertir, pour qu'il se mît avec nous dans les rangs.

- Levez-vous, dit le professeur, et dites-moi votre nom.

Le nouveau articula, d'une voix bredouillante, un nom inintelligible.

- Répétez !

Le même bredouillement de syllabes se fit entendre, couvert par les huées de la classe.

- Plus haut ! cria le maître, plus haut !

Le nouveau, prenant alors une résolution extrême, ouvrit une bouche démesurée et lança à pleins poumons, comme pour appeler quelqu'un, ce mot : "Charbovari".

Ce fut un vacarme qui s'élança d'un bond, monta avec des éclats de voix aigus (on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait : Charbovari ! Charbovari !), puis qui roula en notes isolées, se calmant à grand-peine, et parfois qui reprenait tout à coup sur la ligne d'un banc où jaillissait çà et là, comme un pétard mal éteint, quelque rire étouffé.

[Gustave Flaubert]

 

Questions.

 

1. Qu'est-ce qu'un bredouillement ? - une résolution extrême ? - une bouche démesurée ? Que signifie : jaunâtre ?

2. Conjuguez les verbes apercevoir - dire - prendre - éteindre, à la 1e personne du singulier du passé simple et du futur de l'indicatif.
À quel temps est le verbe être dans l'expression : quoiqu'il ne fût pas large ?

3. Nature et fonction des mots suivants : l' (on l'apercevait) - droit (droit sur le front) - qui (qui s'élança) - quelque (quelque rire étouffé).

4. Que pensez-vous de la façon dont la classe a reçu Charles Bovary ?
Quelles sont vos réactions personnelles lorsqu'un nouvel élève arrive dans votre classe ?

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer :

123 + 15,37 + 89,049 + 6,43 = ;
76.98 x 90.7 = ; 438,7 : 89,76 = (avec trois chiffres décimaux).

 

II. Problème

 

Dans une salle à manger, la table est rectangulaire et a pour dimensions : longueur 3,20 m et largeur 1,20 m.

1° La représenter à l'échelle 1/40.

2° Combien peut-on placer de convives autour de la table s'il faut prévoir, pour chacun d'eux, au moins 0,80 m sur le pourtour, cet intervalle étant compté sur une seule dimension de la table, longueur ou largeur ?

3° Pour l'allonger, on peut ajouter au milieu de la table deux allonges qui, à elles deux, constituent un carré. Représenter à la même échelle la table ainsi transformée. Combien peut-on alors placer de convives autour de la table ?

 

 

 

 

V. Examen d'entrée en sixième - Département des BOUCHES-DU-RHÔNE – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Minouflette

 

Voici ce que Vallette nous a raconté il y a quelques jours au sujet de sa chatte Minouflette, en ce moment à la maison de campagne :

"Rachilde a recueilli là-bas, entre autres bêtes, une tourterelle. La chatte a un bol de lait, à demeure, dans le coin d'une pièce.

La tourterelle vient de temps en temps chercher à y boire et, souvent, par son poids sur le bord du bol, le renverse. C'est ce qui est encore arrivé l'autre jour. Rachilde voyant cela se met à crier amicalement après la tourterelle pour le gâchis causé. Minouflette était assise sur une chaise. Rachilde avait à peine fini sa réprimande qu'elle descendit de sa chaise, vint à la tourterelle qui était restée là à regarder le lait répandu, lui donna trois légers coups de patte, puis remonta sur sa chaise.

N'est-ce pas à croire qu'elle s'était rendu compte que sa maîtresse n'était pas contente et qu'en effet on ne pouvait supporter plus longtemps les maladresses de la tourterelle ? Elle ne serait pas remontée sur sa chaise, on ne pourrait rien supposer, ce serait un mouvement comme un autre. Être assise, descendre, donner les coups de patte à la tourterelle, remonter aussitôt sur sa chaise ! Il y a là vraiment quelque chose de l'intelligence ou qui y ressemble joliment".

[Paul Léautaud]

 

Questions.

 

1. Que signifie la locution - à demeure - ?
Donnez un adverbe synonyme de cette locution.
Donnez un nom synonyme du nom - gâchis -.
Donnez trois mots de la famille de - mouvement -.

2. Relevez dans le texte un verbe au présent, un verbe au passé simple, un verbe au passé composé du mode indicatif.
Conjuguez le verbe - pouvoir - au présent du mode indicatif.

3. Nature et fonction des mots suivants : tourterelle - Minouflette - contente - joliment.
Fonction du groupe de mots : dans le coin d'une pièce.

4. Pourquoi, à votre avis, l'histoire de Minouflette et de la tourterelle a-t-elle retenu l'attention de l'auteur ?
Interprétez à votre manière l'attitude de Minouflette vis-à-vis de la tourterelle.

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer :

1 h 32 mn 14 s + 35 mn 45 s + 2 h 25 s = (en h, mn. s) ;
2 hl 3 dal - 25 l = (en 1) ; 3 609 x 20,3 = ; 31 390 : 3,65 =.

 

II. Problème

 

Un propriétaire dispose de 522 m de fil de fer pour clôturer une partie d'un champ dans laquelle il enfermera des moutons. Les fils de fer seront disposés sur 3 rangées : une ouverture de 6 m réservée à une porte ne sera pas clôturée par les fils de fer.

1° Quel sera le périmètre de cet enclos ?

2° Les fils de fer étant fixés sur des piquets distants de 3 m, combien en faudra-t-il ?

3° Quelle sera la surface ainsi réservée au troupeau si elle a la forme :
a) d'un carré ?
b) d'un rectangle dont la largeur est les 2/3 de la longueur ?

4° Quelle forme choisira le propriétaire pour loger le maximum de moutons et quel en sera le nombre s'il faut au moins 5 m² pour chacun d'eux ?

 

 

 

VI. Examen d'entrée en sixième - Département de la CHARENTE – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Une fête au pays flamand

 

Après le repas de midi commencèrent les jeux sur la grand'place ... Dans un parc, enclos de grillage, sept ou huit garçons, les yeux bandés, poursuivaient à tâtons un malheureux cochon et cherchaient à le saisir par la queue, abondamment graissée de savon noir. Sur un mât horizontal, huilé aussi de savon, d'infortunés équilibristes s'aventuraient pour atteindre une rangée de lots alléchants, et culbutaient. à droite, dans un bac de farine. à gauche. dans un bac de suie.

D'autres, poussés sur une baladeuse et les yeux bandés, armés d'un grand couteau, devaient s'efforcer de couper la tête à une oie suspendue en l'air, dans un tonneau, et dont le cou sortait par le trou de la bonde. Une chasse aux grenouilles occupait le centre de la place. Chaque coureur poussait une brouette chargée de six grenouilles et avait la mission de les transporter à l'autre extrémité de la place. Les bêtes sautaient hors du véhicule. Les concurrents lâchaient les brancards pour courir après l'une et l'autre, saisissaient celle d'un rival et se disputaient, tandis que le reste de leur chargement de grenouilles se dispersait dans tous les sens, à grands bonds.

De tous les coins montaient des tonnerres de rires, des chansons, des sifflements parmi le fracas des manèges et des tirs. Un fort relent de friture, de saucisses chaudes, de gaufres, de beignets, de mangeaille odorante, flottait et affamait davantage.

[M. Van der Meersch]

 

Questions.

 

1. Vocabulaire. Expliquez : - des lots alléchants - s'aventuraient (d'infortunés équilibristes s'aventuraient) - affamait davantage (un fort relent de friture affamait davantage).
Donnez un mot de la famille de - rival - et employez-le dans une phrase.

2. Conjugaison. Écrivez la première phrase du texte à l'imparfait, au futur simple et au passé composé de l'indicatif.
Reprenez la phrase suivante en mettant le verbe à la forme passive :
Une chasse aux grenouilles occupait le centre de la place.

3. Analyse. Analysez les mots : chaque (coureur) - les (transporter).
Donnez la fonction des groupes de mots : un malheureux cochon - de tous les coins.

4. Intelligence du texte. De tous les jeux décrits par l'auteur, quel est :
. a) Celui qui vous paraît le plus amusant pour les spectateurs ?
b) Celui auquel vous préfèreriez participer ? Dites pourquoi.

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer :

137 645,8 + 5 093 + 1,638 = ; 90 - 0,099 = ; 375 000 x 50,4 = ; 6 780 : 7,5 =.

 

II. Problème

 

Au milieu d'une cour carrée de 64 m de périmètre, on creuse un bassin circulaire dont le diamètre est égal à la moitié du côté de la cour.

1° Calculer la surface de la cour puis celle du bassin (π = 3.14).

2° Quel volume de terre faut-il enlever pour que le bassin ait une profondeur de 0,3 m ?

2° Les fils de fer étant fixés sur des piquets distants de 3 m, combien en faudra-t-il ?

3° On répand la terre provenant du creusement sur la surface restante de la cour. Quelle sera son épaisseur ? (on donnera le résultat en cm).

4° Quelle sera alors la profondeur réelle du bassin ?

 

 

 

VII. Examen d'entrée en sixième - Département du CHER – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Les deux sarcelles

 

(L'auteur avait été invité par son cousin Karl, gentilhomme campagnard, à chasser les canards sauvages. Ils se rendent, au lever du jour, aux abords des marais)

Le jour s'était levé, un jour clair et bleu ; le soleil apparaissait au fond de la vallée et nous songions à repartir, quand deux oiseaux, le col droit et les ailes tendues, glissèrent brusquement sur nos têtes.

Je tirai. Un d'eux tomba presque à mes pieds. C'était une sarcelle au ventre d'argent. Alors, dans l'espace au-dessus de moi, une voix d'oiseau cria. Ce fut une plainte courte, répétée, déchirante : et la bête, la petite bête épargnée, se mit à tourner dans le bleu du ciel au-dessus de nous en regardant sa compagne morte que je tenais entre mes mains.

Karl, à genoux, le fusil à l'épaule, l'œil ardent, la guettait attendant qu'elle fût assez proche :
"Tu as tué la femelle, dit-il, le mâle ne s'en ira pas".

Certes, il ne s'en allait point ; il tournoyait toujours et pleurait autour de nous. Jamais gémissement de souffrance ne me déchira le cœur comme l'appel désolé, comme le reproche lamentable de ce pauvre animal perdu dans l'espace.

Parfois, il s'enfuyait sous la menace du fusil qui suivait son vol, il semblait prêt à continuer sa route, tout seul à travers le ciel. Mais, ne s'y pouvant décider, il revenait bientôt pour chercher sa femelle.

"Laisse-la par terre, me dit Karl, il approchera tout à l'heure".

Il approchait, en effet, insouciant du danger, affolé par son amour de bête pour l'autre bête que j'avais tuée.

Karl tira ; je vis une chose noire qui tombait ; j'entendis dans les roseaux le bruit d'une chute. Et Pierrot me les rapporta.

Je les mis, froids déjà, dans le même carnier... et je repartis ce jour-là pour Paris.

[Guy de Maupassant]

 

Questions.

 

1. Expliquer : le col droit - une plainte déchirante - la petite bête épargnée.

2. Il s'enfuyait. À quel temps est employé ce verbe ?
Écrire ce verbe avec son sujet à la 3e personne du masculin pluriel :
Au passé simple - Au passé composé - Au passé du conditionnel.
Écrire au passé composé la phrase suivante : - Et Pierrot me les rapporta.

3. Analyser les mots : que (que je tenais entre mes mains) - prêt (il semblait prêt à continuer sa route).
Donner la fonction des groupes de mots : au ventre d'argent (une sarcelle au ventre d'argent) - sous la menace du fusil (il s'enfuyait sous la menace du fusil).

4. ... et je repartis ce jour-là pour Paris.
Dites-nous en quelques lignes comment vous comprenez ce dénouement.

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer les opérations suivantes :
a) 58 a - 175,36 m² = (donner la réponse en m²) ;
b) 801,4 x 13,05 = ;
c) 375,3 : 63,23 = (donner le quotient avec deux chiffres décimaux).

 

II. Problème

 

Au moment de partir pour un voyage de 750 km, un automobiliste constate qu'il ne reste que 6 l d'essence dans le réservoir de sa voiture. Il remplit alors son réservoir avec de l'essence qui coûte 103,50 F (1,0350 NF) le litre et dépense ainsi 4 968 F (49,68 NF). La voiture consomme 8,5 l aux 100 km.

1° En cours de route, l'automobiliste fait le plein à nouveau alors qu'il ne reste plus que 3 l d'essence dans le réservoir. À quelle distance du but de son voyage se trouve-t-il alors ?

2° Quelle fraction du parcours total représente le nombre de km déjà parcourus ?

3° Quelle quantité d'essence l'automobiliste devrait-il retrouver dans son réservoir au terme de son voyage ?

 

 

 

 

VIII. Examen d'entrée en sixième - Département des Landes – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Dans mon humble cuisine

 

Même à midi, la cuisine restait sombre. Tout le jour de la rue s'amassait en vain devant l'étroite fenêtre ; je ne la vis jamais ouverte ; de vieux rideaux d'alcôve et des pots d'hortensias la réduisaient encore. Et comme la pièce était longue et en pente, tous les degrés de la pénombre s'y succédaient jusqu'aux angles du fond où quelques restes de la nuit passée semblaient attendre la nuit prochaine.

J'aimais cette pénombre et cette pièce au plafond noirâtre, aux murs humides, au parquet de terre battue, je m'y enfermais, à peine libre. l'été surtout, quand les gens avaient gagné les prés.

Autour de moi, les maisons sont abandonnées, les rues désertes : une poule s'étire sous la chaleur et piaille ; je me sens seul dans le village : c'est l'heure d'entrer, le cœur battant, dans mon humble royaume. Le sol de la cuisine était creusé de cuvettes et de couloirs : océans, montagnes et vallées plus vrais que ceux de mon atlas.

Je restais des heures accroupi, regardant sans me lasser ce monde qui s'étendait à mes pieds. Il suffisait de quelques billes pour susciter un peuple : roulaient-elles, c'était une invasion, une alliance, une conquête. J'aurais aimé peut-être mêler à mon jeu quelques silhouettes de bois ; je n'en avais pas : n'importe, décolorées, terreuses, je retrouvais dans ces billes les héros de mes livres. -.

[ Marcel Arland]

 

Questions.

 

1. Expliquer : - la réduisaient - les rues désertes.
Donnez le contraire de l'adjectif désertes (des rues ... ).
Employez dans une courte phrase les mots : - invasion - silhouette.
Citez le verbe correspondant au nom - invasion -.

2. Conjuguez le verbe voir à l'imparfait et au futur.
Écrivez la phrase - je me sens seul - au passé simple et au passé composé.

3. Nature et fonction des mots : - ouverte - la (réduisaient) - (quelques restes) - cuvettes (creusé de cuvettes) - billes (quelques billes).

4. Racontez le jeu du jeune garçon en imaginant vous-même les personnages et leurs aventures.

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer les opérations suivantes :
0,8 ha + 8 a + 4,5 a + 4 a 5 ca = m² ; 13 h 45 mn x 4/5 = (à résoudre de 2 façons) ; 0,427- 0,037 = ; 0,095 : 0,84 =.

 

II. Problème

 

Une allée de 1,50 m de large entoure, à l'extérieur, un terrain rectangulaire dont la longueur est double de la largeur. La superficie de cette allée mesure 198 m².

Quel est le périmètre du terrain (allée non comprise) ?

Quelle est la superficie totale du terrain et de l'allée ?

 

 

 

IX. Examen d'entrée en sixième - Département des CÔTES-DU-NORD – 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  Les deux mouches

 

Quand on sert le café, Monsieur Cartenègre place le sucrier devant lui. Il soulève à peine l'un des côtés du couvercle et... "On a encore pris du sucre" ! s'écrie-t-il. Comment le sait-il ? Je vais vous le dire. Après chaque repas, il enferme une mouche vivante dans le sucrier. Au repas suivant, quand il soulève le couvercle, elle s'envole. Si elle ne s'envole pas, s'il n'y a plus de mouche. c'est qu'elle s'est déjà envolée, et c'est donc que sa vieille servante, Anselmine, avait ouvert le sucrier.

Avec Patachou. nous avons passé une semaine chez Monsieur Cartenègre, pendant les vacances. Il nous avait fort aimablement invités, et voilà qu'un jour, après le déjeuner, il ouvre le sucrier. Ô miracle ! une mouche s'envole, et puis une autre. Il nous regarde : "Je n'ai point la berlue. dit-il. deux mouches ... !"

Patachou rougit. Quand nous sommes seuls, il m'explique : "Anselmine m'a donné, ce matin, un morceau de sucre. Moi qui savais le secret, quand elle a eu le dos tourné, vite j'ai remis une mouche dans le sucrier. Et puis comme on accuse la pauvre Anselmine de prendre toujours du sucre, après avoir mis une mouche pour le morceau qu'elle m'avait donné, j'ai pensé que si elle en prenait un autre pour elle... Alors, en cas... j'ai mis l'autre mouche".

[Tristan Derème]

 

Questions

 

- 1. Vocabulaire :

Trouvez un nom appartenant à la famille de chacun des cinq verbes suivants : - on sert - il avait ouvert - il avait invité - il rougit - il regarde.

- 2. Conjugaison :

La vieille servante avait ouvert le sucrier. Écrivez cette phrase aux temps simples de l'Indicatif et au passé composé.

- 3. Analyse :

seuls (quand nous sommes seuls ).
Dans la phrase: - Après chaque repas, il enferme une mouche vivante dans le sucrier - séparez les groupes de mots compléments du verbe, et indiquez leurs fonctions.

- 4. Questions :

a) Quel est le défaut de M. Cartenègre ?

b) Quel est celui de la servante ?

c) Quelle a été l'erreur de raisonnement de Patachou ?

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

Effectuer :

a.- 0,025 m3 + 23,254 m3 + 10,9067 m3 = (en dm3) ;

b.- 7 h 43 mn 32 s - 2 h 45 mn 46 s = (en h, mn, s) ;

c.- 75/100 : 3/4 = ;

d.- 42 725 : 25 =.

 

II. Problème

 

Un enfant a observé un massif de fleurs carré dont chaque côté mesure 2,10 m.

Quel est le périmètre de ce massif ?

Quelle est sa surface ?

Il veut, à son tour, tracer un massif circulaire dont le diamètre sera égal au côté du carré.

Quel sera le périmètre de ce nouveau massif ?

Quelle sera sa surface ?

 

 

 

 

X. Examen d'entrée en sixième - Département de la DORDOGNE– 18 juin 1959

 

 

1ère partie - ÉTUDE DE TEXTE :  La petite souris

 

La petite souris ne se doutait pas du danger. Elle montra plusieurs fois son fin museau entre le mur et le dessus de la cheminée, mais elle n'osa pas aller plus loin. Puis, comme le gros chat dormait toujours, elle s'enhardit et traversa l'atelier pour gagner la cuisine.

Elle recommença les jours suivants. Elle passait, toute menue et vive, dans sa jolie robe. Pourtant le chat l'aperçut : il sauta lourdement de sa planche et s'en alla derrière elle dans la cuisine. Il revint peu après, mais son allure était changée. Il avançait avec précaution et tout son corps s'allongeait, ses yeux étaient plus jaunes aussi, et il étirait longuement ses griffes. Ii fit encore le tour de l'atelier, mais au lieu de retourner à son casier, il se plaça sous un tabouret tout près de la cheminée. Il avait l'air de dormir, le nez sur ses pattes, mais l'une ou l'autre de ses oreilles restait constamment dressée et l'on voyait une raie claire entre ses paupières.

La petite souris ne se pressait pas de revenir et personne ne pensait plus à elle ni au chat lorsqu'on entendit un cri si fin et si long que toutes les machines s'arrêtèrent et que tout le monde regarda vers le tabouret. Le chat y était encore, mais il se tenait couché sur le côté et, sous l'une de ses pattes, allongée, la queue de la souris dépassait et traînait comme un bout de cordon noir. Presque aussitôt le cordon noir s'agita et la souris s'échappa. Elle n'alla pas loin ; le chat lui barra la route et la retourna d'un coup de patte. Elle resta un instant comme morte, puis elle essaya de filer vers la cuisine ; le chat se trouva encore devant elle.

Alors, elle s'affola ; elle voulut fuir n'importe où et n'importe comment ; elle tournait ou se lançait dans toutes les directions, et toujours, d'un coup de griffe, le chat la ramenait dans l'atelier.

[Marguerite Audoux]

 

Questions.

 

1. a) La souris s'enhardit : Quel nom correspond à ce verbe ? Quel est l'adverbe de manière qui correspond au verbe - s'enhardit ?
Placez-le dans une phrase pour en préciser le sens.

b) Que signifie l'adjectif menu dans : - elle passait toute menue ?
Qu'est-ce que le menu d'un repas ?

c) Qu'est-ce que s'affoler ? Quelles sont les expressions du texte qui s'appliquent à l'attitude de la souris qui s'affole ?
Dans quelles circonstances risque-t-on de s'affoler ?

2. Le chat l'aperçut : il sauta de sa planche et s'en alla derrière elle.
Écrivez cette phrase au présent, à l'imparfait, au futur et au passé composé de l'indicatif.

3. Fonction du groupe de mots souligné : vers la cuisine.
Nature et fonction des mots soulignés : jaunes - on (l'on voyait) - toutes (toutes les machines) - route (barra la route).

4. Pourquoi la petite souris ne se doutait-elle pas du danger ?
Relevez un détail du texte montrant que le chat fait semblant de ne pas guetter la souris, et un autre détail prouvant qu'il est attentif.
Imaginez, en quelques lignes, la fin de ce récit.

 

 

2ème partie - CALCUL

 

1. Opérations :

 

1° Complétez les opérations suivantes :
728,65 + 1643,2 + 4878,36 + ......... = 1263,08 : 9674,815 - ..... = 7925,395.

2° Effectuez les opérations suivantes :
24,055 x 79,086 = ; 31,75 : 2,125 = (réponse à 1/100e près).

 

II. Problème

 

Votre père décide d'acheter un terrain à bâtir rectangulaire dont la longueur mesure 30 m et la largeur 20 m.

1° Quelle est, en ares, la surface de ce terrain ?

2° Calculez le prix de revient de ce terrain, sachant qu'il a été acheté 1 200 F (12,00 NF) le m² et que les frais se sont élevés à 12 % du prix d'achat ?

3° Pour payer ce terrain, votre père donne d'abord 506 400 F (5064,00 NF), et il versera le reste dans 6 mois avec les intérêts à 6 %. Quel sera le montant du second versement ?

 

 

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