Joncquières, le 26 octobre 1897

 

Monsieur le Préfet,

 

J'ai l'honeur de porté a votre connessance ce qui se passe à notre École laique de fille. Depuit deux ans, nous avons une demoiselle qui n'aie pas une cytoienne de la République. baucoup de pères de familles se pleigne d'elle, elle et plus bigote que les seurs. Ellevat a la Mèsse tout les jour, elle fait a prandre le catéchisme malgré la loi, elle fai oci se quon apelle le mois de marie, fait centé des cantiques. et bocoup dotre chose comme ca.

Je sui pas savent, mais quen mème jaie voulu vous dire tout sa, afin que vous Monsieur le Préfet vous la metiez a la raisons.

Nous voulons que nos filles soit élevé en bone républicaines et que si sette demoiselle il veut entré au convant quelle y aille et quon lui mète à sa plase une institutrise qui soie digne de la république.

Je fini Monsieur le Préfet en vous ofrent mes respets

 

 

Jean Bérard, républicain

 

ADA