Néanmoins, le découragement de Stephenson dura peu. Il se remit au travail avec plus d'ardeur que jamais ; le travail et l'étude le consolèrent.

Une nouvelle machine avait été établie dans une mine voisine de celle où travaillait Georges. Cette machine devait pomper l'eau qui se trouve toujours dans les excavations des mines ; mais elle était mal placée et se refusa à marcher. De savants ingénieurs tentèrent, mais en vain, de la réparer. Un an se passa sans que personne pût en obtenir un service convenable.

Stephenson saisissait toutes les occasions possibles de s'approcher de cet appareil obstinément rebelle. Son esprit n'avait plus de repos ; il voulait trouver l'obstacle qui empêchait la machine de fonctionner.

Un samedi soir, après l'avoir longuement observée, il s'en revint tout joyeux : - Je sais comment il faudrait faire pour la mettre en mouvement ! s'écria-t-il.

Cette réflexion fut rapportée au directeur de la mine, qui, non sans hésitation, se décida à lui confier les réparations. Quelques jours plus tard, la machine avait si bien fonctionné que toute l'eau qui obstruait la mine était épuisée, et les ouvriers s'étaient remis au travail. Émerveillés, ils surnommèrent Stephenson le médecin des machines. Le directeur reconnaissant le nomma ingénieur de la mine, avec une assez grande augmentation de traitement.