Sous le rapport du dessin il y a un grand progrès : les maîtresses s'y sont mises avec ardeur et presque partout aujourd'hui on trouve des tableaux noirs couverts de dessins que les enfants, commodément installés à leurs petites tables, imitent non sans résultat.

Cet exercice a pour eux un très grand charme, il est toujours trop court à leur gré.

Toutefois la méthode fait encore défaut : au lieu d'aller doucement, graduellement, et de passer de la reproduction d'un objet à un autre de façon à concentrer l'attention sur un seul, les maîtresses en proposent à leur imitation quatre, cinq ou six par séance.

Ce procédé, en éparpillant l'attention, est peu favorable au progrès.

Les maîtresses ont pris autant de goût que les enfants aux petits travaux manuels, dans l'exécution desquels ceux-ci deviennent très adroits.

Dans quelques écoles, le pliage a donné lieu à des inventions charmantes : toutes les lettres de l'alphabet ont été reproduites peu à peu en papier plié, l'une a mené à l'autre par analogie. Les enfants ont fait eux-mêmes dans l'agencement des lettres des découvertes ingénieuses qui donnent la mesure de leur imagination autant que de leur adresse, et du parti qu'on en peut tirer en les cultivant, en les dirigeant dans le sens où elles se manifestent.

 

M. L., in Revue pédagogique, 1885