Ici, l'Inspecteur général accompagne l'Inspecteur primaire - à son tour inspecté - dans sa tournée. Il faut bien dire que le premier n'est guère tendre avec le second, à qui il reproche, certes de façon indirecte, un laisser-aller certain.

 

À trois kilomètres d'un chef-lieu de département, j'inspecte un groupe scolaire. Dans l'école des filles, les élèves reçoivent la lumière de droite et, comme les fenêtres sont assez basses, elles n'y voient pas ou y voient mal ; dans celle des garçons, les élèves reçoivent la lumière de face et le tableau noir qu'ils ont devant eux est à contre-jour.

"Pourquoi ces tables ne sont-elles pas tournées de manière à ce que les élèves reçoivent la lumière de gauche, comme le prescrivent les instructions ministérielles ?
La disposition de la classe s'y prête ; il n'y a aucun empêchement".


- Je ne sais pas,
répond l'institutrice ; les tables étaient disposées de la sorte quand je suis arrivée, et je les ai laissées comme elles étaient".


- Et vous, Monsieur l'instituteur, pourquoi vos élèves reçoivent-ils la lumière de face ?


- Je n'ai pas eu de raison ; peut-être cependant y voient-ils mieux ainsi.


- Oui ; mais leurs yeux doivent certainement en souffrir.

 

- Mais vous, Monsieur l'Inspecteur primaire,comment tolérez-vous cela ?
Il y a bien des années pourtant que vous faites régulièrement l'inspection de ces écoles !


- Oh ! Je dois bien le leur avoir dit ; mais on se lasse de répéter toujours les mêmes choses !
"

 

I. C., in Revue pédagogique, n° 16, 1885