"La fréquentation des écoles est toujours très irrégulière. J'ai trouvé dans ce semestre-ci une école, celle de Perchède, dans laquelle la moyenne de la fréquentation ne dépasse pas, pour chaque élève, quatre mois par année. Le plus âgé des élèves présents au moment de l'inspection avait à peine neuf ans. Au mois d'avril, les écoles de Mormès, de Luppé (filles), de Magnan... comptaient chacune au plus, le jour de ma visite, les trois quarts de leur effectif. En mai, je ne trouvais plus que treize élèves, sur vingt-cinq, dans l'école de Corneillan-Montréal".

 

[Toutes les localités citées sont situées dans le nord du Gers]

 

L'inspecteur primaire - anonyme -, auteur de ce constat, explique d'abord ce fait par "l'indifférence profonde des familles et des autorités locales". Il met ensuite en cause "la part de responsabilité des maîtres et maîtresses", et nous continuons à le citer : "pour que l'enfant aime l'école, il faut que les leçons qu'il y reçoit soient attrayantes. Or, peut-elle être attrayante une leçon de lecture qui consiste à ânonner une série de mots incompris, sans aucune explication, sans aucun commentaire du maître ?"

 

"Les notes d'inspection et les rapports des inspecteurs primaires", in Revue pédagogique, 1er semestre 1887, tome 19, Paris, Lib. Delagrave, p. 59.

 

[Le texte complet de ce rapport peut être consulté ici].