I.

 

"Si nous nous référons aux diplômes obtenus par les jeunes qui sont incorporés dans l'armée, nous nous apercevons que :

- 0. 5 % ont obtenu le doctorat, l'agrégation ou un diplôme d'ingénieur (après quatre années d'études techniques supérieures).

- 2. 6 % la licence complète ou un diplôme d'ingénieur (après trois années d'études).

- 1. 5 % des certificats de licence ou un diplôme d'ingénieur (après deux années d'études).

- 3. 4 % le baccalauréat complet.

- 3. 2 % le baccalauréat 1e partie.

- 10. 9 % le BEPC.

- 51. 3 % le CEPE

- 25. 1 % savent lire et écrire sans posséder le CEPE.

- 1. 5 % ne savent ni lire ni écrire.

 

Si l'on compare ces résultats à l'organisation de la scolarité à partir du premier cycle de l'enseignement secondaire, on ne peut qu'être frappé par le grand nombre d'enfants que l'on dirige vers les études dites longues, soit 50 %, alors que 8 % seulement parviennent au niveau du baccalauréat à l'issue du second cycle. Il est à noter que le pourcentage d'enfants ayant un niveau intellectuel supérieur ou très supérieur atteint à peine 9 %, et que sur l'ensemble des élèves orientés vers les études classiques ou modernes, 22 % seulement atteignent un niveau égal ou supérieur au BEPC. Ces faits étant mis en relief et comparés, ce n'est pas porter un jugement de valeur si nous constatons que les proportions de retards scolaires à la fin du cours préparatoire (15%) puis à la fin du cours moyen 2e année (40 %), le bilan des niveaux atteints à l'âge adulte et la répartition des niveaux intellectuels dans la situation des tests concordent presque parfaitement. En conséquence, nous pouvons affirmer que les structures scolaires telles qu'elles existent actuellement, et les délais imposés pour chaque stade de la scolarité des enfants et des adolescents, ne tiennent compte ni de la répartition théorique et réelle des niveaux intellectuels, ni de la diversité des aptitudes et des comportements, ni à plus forte raison des inégalités sociales. Certaines inadaptations et l'ensemble des retards scolaires n'existent que par rapport à des normes, et à des institutions conçues en fonction des plus doués intellectuellement, et donc seulement valables pour 25 % des enfants au maximum".

l'École Libératrice (n° 28 bis, avril 1967)

 

 

II.

 

"Le fait le plus apparent du système scolaire français actuel est celui ci : l'élite scolaire est recrutée avant tout dans l'élite sociale".

B. Convert, in Les classes terminales et leur public (Revue française de sociologie, avril juin 1989, p. 225)