Nucci, vrai-faux passeport, affaires Gaudino et Urba, que de faits lamentables passés par pertes et profits !

 

 

Comment le professeur de philosophie que je suis, qui a pour rôle de faire réfléchir, dans son programme, les grands élèves - souvent majeurs - sur la justice, l'État, le pouvoir, peut-il les convaincre de garder leur sérénité lorsqu'ils constatent le viol répété - et banalisé… par les dirigeants - des principes sur lesquels est fondé l'État où ils vivent ?

Ils apprennent avec Montesquieu qu'il est capital en démocratie de séparer exécutif, législatif et judiciaire… Or que voient-ils en France depuis 1985 si ce n'est corruption légalisée et trafic d'influence au plus haut niveau ?

La connivence de la gauche et de la droite (Nucci, vrai-faux passeport Pasqua) dans le mensonge m'a stupéfaite, moi femme de gauche ; l'amnistie des escrocs (sous réserve que ce soient des élus), conçue par la droite et enfantée par la gauche, m'a accablée.

Avec le déni de justice scandaleux de l'Affaire Gaudino, c'est le coup de grâce : quel écœurement de voir des "socialistes" (?) au pouvoir orientés vers le profit, au prix du viol répété de la morale élémentaire. Où vont aller les êtres épris de vraie justice, dis-moi Jaurès ? Où trouver des vrais socialistes non pourris ? Où ?

La jeunesse de vingt ans nous voit et nous juge très durement, sachez-le, hommes "de fric" et non plus hommes d'État !

 

© Une lectrice du Monde, avril 1985

 


 



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