Suite de l'article de M. Crozier (1922-2013) publié en décembre 1957 dans la revue "Esprit"

 

 

Le Pouvoir plane au sommet

 

Cette médiation politique correspond finalement au recours au règlement impersonnel si frappant au sein de l'administration publique. Elle aboutit malgré les victoires apparentes, à une certaine sclérose sociale, à une cristallisation des positions dans un système dont les privilèges sauvegardent la dignité ouvrière et les prérogatives patronales, mais dont l'équilibre conservateur n'est pas générateur de progrès. La distance sociale est maintenue et le pouvoir réel d'initiative de chaque partenaire est complètement étouffé. Chacun d'eux est seulement en mesure de bloquer les efforts de l'autre et la lutte des classes finit par perdre tout caractère moteur.

Il est tout naturel finalement, bien qu'à première vue paradoxal, qu'une telle impuissance soit associée à une sorte d'obsession des problèmes du pouvoir. Le pouvoir en effet, dans un tel contexte, prend un caractère mythique. On ne s'intéresse plus au pouvoir nécessaire pour accomplir, obtenir quelque chose, mais au pouvoir en soi. Dans la mesure où la "généralisation" et l' "impersonnalisation" de tous les problèmes font dépendre toute possibilité de solution de l'échelon étatique national, il s'agit là d'une réaction compréhensible, mais qui est à son tour un facteur d'impuissance.

Le pouvoir en soi est devenu en effet, à notre époque, une abstraction peu compatible avec la professionalisation des activités de gestion et la démocratisation des mœurs.

Une telle conception est contemporaine du Roi Soleil et des despotes éclairés. Elle signifie qu'il n'y a pas de moyen terme entre le souverain capitaliste et le sujet prolétaire ; elle interdit tout compromis et ignore la complémentarité. Le pouvoir ne se divise ni ne se partage. C'est le seul et unique objet de la lutte des classes. L'action sur le monde passe forcément par la médiation du pouvoir. La nouveauté, le changement, arrivent complètement élaborés, parfaits du premier coup. Il suffit d'avoir le pouvoir car le pouvoir dans une telle conception, est omnipotent.

 

 

Communistes autoritaires

 

Cette rêverie n'est pas inoffensive dans la mesure où elle pousse à concentrer tous les efforts au sommet et dévalorise toute action exercée à des niveaux moins élevés. Elle détourne ainsi de la véritable praxis, ce changement de tous les jours, initiative et œuvre des hommes, et ne fait qu'accentuer finalement le complexe de fuite devant les réalités dans lequel elle a sa source.

On a peur d'être trop brutal, de jeter dans sa colère le bébé avec l'eau du bain et pourtant cet immense espoir qu'avait suscité dans tous les groupes sociaux et jusque chez les classes dirigeantes la mobilisation de la classe ouvrière dans un grand Parti communiste, a constitué finalement l'expression la plus achevée de cet égarement.

Quelques réserves que nous puissions avoir, nous pensions que le caractère radical de la contestation ainsi présentée semblait devoir faire éclater enfin les structures contre lesquelles on se débattait en vain. À la différence d'autres groupes sociaux paralysés par les privilèges qu'on leur avait accordés, la classe ouvrière, du fait même qu'elle souffrait le plus de la coupure entre les classes, allait remettre en cause le système tout entier.

C'est le drame de notre génération qu'il nous faut bien reconnaître, que ce schéma si parfait, auquel nous avons tous souscrit profondément malgré nos réticences, ne correspond pas à la réalité de notre société française actuelle. Car cette contestation dans laquelle nous placions nos espoirs reproduit finalement tous les défauts de la société contre laquelle elle se dresse.

On s'étonne depuis le rapport Khrouchtchev et Budapest, que le P.C. français soit demeuré parmi tous les P.C. du monde le plus inébranlablement stalinien, obstinément attaché à la lettre de la révolution, plus puriste, et de loin, que les soviétiques eux-mêmes. On en vient jusqu'à se demander pourquoi la classe ouvrière d'un vieux pays cultivé, disputeur et anarchique, s'est donné pour expression un parti, autoritaire aveugle et bêtifiant.

On s'étonnerait moins si on choisissait mieux les termes de comparaison. Ce n'est pas à l'idéal de culture française qu'il faut mesurer le comportement du P.C. français, mais au comportement de notre bourgeoisie française actuelle.

Ce qu'on retrouve dans l'aveuglement autoritaire du P.C., dans son acharnement à ne jamais reconnaître qu'il s'est trompé, dans sa volonté de défendre jusqu'au bout chaque pierre de son édifice, c'est bien ce conservatisme stupide et borné qui a mis huit longues années de guerre et un désastre militaire pour reconnaître que les Indochinois n'aimaient pas l'administration directe et qui mettra Dieu sait combien d'autres années de sang et de larmes pour- s'apercevoir que l'Algérie n'est pas la France. Pas un pouce de notre territoire, pas une pierre de nos forteresses ! Le complexe de la ligne Maginot règne aussi dans l'État-major du P.C. Cela n'empêche pas, comme au sein de la bourgeoisie française, l'intelligence, le raffinement et la culture. Un marxiste français est certainement bien plus subtil qu'un marxiste russe. Mais l'intelligence et le raffinement, ou du moins une certaine intelligence et un certain raffinement, coïncident fort bien avec la passion de l'autorité.

Finalement, ce que nous devons reconnaître, c'est que les ouvriers français sont tout à fait à l'aise dans le "centralisme démocratique". Cette autorité violente mais abstraite à laquelle ils se soumettent, ne correspond pas si mal à leur culture, à notre culture. Ils sont profondément eux aussi, comme nous tous en France, jacobins et conservateurs, révolutionnaires et perfectionnistes. Le parti leur donne amplement satisfaction.

Ce n'est pas un paradoxe. La situation de l'ouvrier français est profondément marquée par l'état de subordination totale dans laquelle il se trouve placé. Le style d'autorité auquel il est soumis est humiliant ; il n'a aucune possibilité de participation, ni au niveau de l'entreprise, ni à celui des collectivités politiques locales.

Dans tout groupe subordonné, la revendication d'autonomie est violente. Mais si elle ne peut s'affirmer constructive en aucune manière, elle passe sur le mode de la récrimination et de l'espoir millénariste. Chez nous en France, le terrain était particulièrement favorable car notre culture favorisait ce type d'évasion. À l'humiliation ressentie par la classe ouvrière a correspondu le contre-racisme ouvriériste, à l'immobilisme de la société, l'attitude de récrimination, à la centralisation étatique, la revendication au plus haut niveau. Et pour pouvoir réconcilier toutes les contradictions, une théologie comme le stalinisme est bien commode. Elle donne une bonne conscience et cette maîtrise théorique du monde qui est une indispensable revanche.

 

 

Une promesse d'évolution

 

On m'objectera que dans un système comme le nôtre, à la fois centralisé et sclérosé, où il n'y a plus de place pour le moindre jeu à l'intérieur des structures, la contestation doit être forcément totale et qu'il n'y a pas moyen d'agir sans poser les problèmes d'ensemble. Que si nous ne savons changer que dans un style autoritaire et révolutionnaire, il faut bien en prendre son parti.

L'argument va loin. Tous ces traits de caractère dont j'ai essayé de démontrer le mécanisme au sein des situations de rapports sociaux, sont aussi des traits culturels que nous assimilons dès l'enfance.

L'obsession collective du pouvoir est liée à l'obsession individuelle de la maîtrise. Entre le maître et l'esclave, entre l'imbécile et l'homme intelligent, il n'y a pas de place pour l'apprentissage. La maîtrise nous apparaît tout armée un beau jour dans le jeune homme qui jusqu'alors avait hiberné dans sa chrysalide d'impuissance et de récrimination. Le discours s'écoule parfaitement élaboré avec toutes ses nuances déjà fixées ; il n'appelle ni compléments, ni retouches, il est la manifestation parfaite que l'on admire et que l'on envie, mais qui sépare définitivement l'orateur du public ; il est un appel, une démonstration, mais jamais un contact, une amitié. Il est déjà revendication au plus haut niveau.

Mais, si nous avons affaire ici aux tendances profondes de notre vie culturelle, n'est-ce pas folie de contester leurs conséquences ? Quel que soit le jugement qu'on peut porter sur elles, elles existent et ne serait-ce pas tout autant de la récrimination que les contester ?

L'argument ne serait irréfutable que dans la perspective d'un caractère national immuable. Mais la notion de caractère national est une notion étroite et conservatrice que la gauche a eu beau jeu de démolir. Montrer l'existence de traits spécifiques des cultures nationales ne doit pas signifier un retour à la Völkerpsychologie. En fait le système de traits que j'ai essayé d'analyser pour la France n'est pas un donné définitif. Il est fonction des rapports sociaux, en même temps qu'il les conditionne et il évolue en même temps que ces rapports sociaux. Or, on ne commande plus en 1957 comme on commandait en 1900. Bien que considérable encore, la distance sociale a diminué et elle diminue de plus eu plus. Surtout une révolution est en train de s'accomplir dans un domaine qui conditionne tous les rapports d'autorité, celui de l'éducation. Je ne veux pas ici me référer aux méthodes nouvelles d'enseignement, mais au rapport fondamental, parents-enfants qui a déjà changé profondément. La désintégration rapide de la puissance paternelle à travers tous les désordres qu'elle entraînera, car elle ne sera pas acceptée facilement dans un pays comme le nôtre, nous promet à plus ou moins longue échéance, la fin des vieilles formes de contrainte et la possibilité de trouver un équilibre plus dynamique dans les nouveaux rapports sociaux qui en découleront.

 

 

Le prix du changement

 

Toute interprétation fonctionnaliste des phénomènes sociaux, c'est-à-dire toute interprétation qui s'efforce de tenir compte de toutes leurs fonctions possibles, découvrant ainsi "des raisons" à l'erreur et au mal, risque d'apparaître finalement conservatrice. Si tout a un sens, n'est-ce pas, au fond, que tout va pour le mieux ? Sans aller jusqu'à une équivalence aussi grossière, on peut penser qu'en soulignant l'imbrication complexe de tous les facteurs du comportement humain, on peut donner l'impression que ce comportement est hors du champ d'action de la volonté consciente de l'homme. C'est pourquoi malheureusement ce type d'étude répugne trop souvent à ceux qui veulent changer le monde et qui sont ceux, pourtant, qui en ont le plus grand besoin.

Mais, si le point de vue fonctionnaliste doit être dépassé, on ne peut le dépasser qu'après en avoir tiré toutes les conséquences. Car c'est seulement dans une compréhension totale, c'est-à-dire fonctionnaliste, des situations en cause, que l'on peut déterminer les points d'application les plus efficaces de la force dont on dispose pour les transformer. Dans de nombreux cas, bien sûr, on s'apercevra que les réformes projetées sont vaines ou que l'orientation qu'on s'est donnée est fâcheuse. Mais seuls ceux qui sont attachés à la lettre de l'action, en devraient être découragés.

La première leçon qu'une telle épreuve nous apporte, est, à mon sens, la suivante : le problème fondamental de toute action sur la société n'est pas celui des objectifs, on si l'on veut, de la politique, mais celui du changement. Avant de savoir quels objectifs nous pouvons nous assigner, il faut comprendre comment les gens changent et pourquoi ils changent afin de déterminer nos possibilités d'action, notre prise réelle sur le monde.

Certes, le marxisme a répondu dans une certaine mesure à ces questions et c'est ce qui a fait longtemps sa supériorité. Mais, s'il a semblé donner au problème du changement la première place, ç'a été pour le rejeter immédiatement dans le domaine privilégié des mécanismes scientifiques, bien loin de l'action humaine.

Dans la perspective historique qui est la leur, les marxistes voient en effet le changement comme un processus fatal. Certes les hommes le rencontrent bien dans ces moments privilégiés que sont les révolutions. Mais ils ne font l'histoire, il faut bien le reconnaître, que rarement et très vite. Le reste du temps, ils s'y préparent. Faire l'histoire ne consiste d'ailleurs qu'à accoucher l'événement.

La société nouvelle sort radieuse et toute armée des mains sanglantes des obstétriciens révolutionnaires. Et, ce que nous retrouvons là finalement, c'est un schéma autoritaire caractéristique d'une distance insurmontable entre les hommes.

La deuxième leçon d'une analyse fonctionnelle, c'est que, si le changement est si difficile, c'est que nous y sommes tous, au fond de nous, au moins en partie, opposés, car le changement comporte un prix et ce prix, ce sera à nous de le payer.

Il n'y a pas de changement favorisant les uns et accablant les autres, distinguant, au sens de l'histoire, les bons et les méchants ; tout changement profond, tout changement apportant effectivement quelque chose, atteint toute notre culture ct nous affecte finalement tous. ~ Devant l'opposition qui lui est manifestée, gardons-nous de réserver l'injure de conservateur a un seul groupe. Tous les autres, même ceux qui sont en apparence les plus révolutionnaires y participent.

 

 

Faire participer

 

Il est trop tôt encore pour parler pratiquement, "opérationnellement", du problème du changement dans le contexte qui est le nôtre actuellement en France. Il faudrait de longues études que les gens qui ont envie de les entreprendre n'ont pas les moyens de lancer et dont ceux qui en auraient les moyens ne comprennent pas encore la nécessité.

Mais, je voudrais cependant, pour terminer, faire quelques remarques sur l'orientation qu'elles me semblent devoir apporter.

Tout d'abord, le problème qui de plus en plus va passer à l'ordre du jour dans une perspective de changement, c'est celui de la participation. Il n'y a pas de promotion humaine possible sans autonomie et sans responsabilités plus grandes conférées à l'individu. Or, autonomie et responsabilités ne peuvent signifier que participation dans le contexte de grandes organisations qui est devenu le nôtre et qui le sera de plus en plus. Les anarchistes pensaient qu'il suffisait de supprimer le commandement pour résoudre le problème social, car ils imaginaient possible une république d'artisans et de producteurs indépendants. Les marxistes mettaient le commandement entre parenthèses ; ce n'était pour eux qu'un sous-produit de l'exploitation économique ; supprimez l'exploitation, et le commandement dépérit. Mais le monde moderne suppose le commandement ; une organisation complexe ne peut fonctionner sans hiérarchie. On peut démocratiser le commandement, on ne peut pas le supprimer.

En même temps, le seul moyen de susciter la volonté de changement, de supprimer les résistances et d'organiser l'adaptation des gens aux nouvelles formes de rapports sociaux, c'est aussi la participation.

Organiser la participation des producteurs, des citoyens, des hommes, à la transformation des entreprises, des collectivités publiques et de la vie sociale et culturelle, peut paraître assez décevant après les rêves plus grandioses de la cité parfaite ; mais ce problème est finalement bien plus important que celui de la propriété des moyens de production ; peut-être suppose-t-il la collectivisation pour être pleinement résolu. Mais, au moment de l'histoire où nous nous plaçons, nous devons reconnaître qu'un degré accru de participation sans aucune mesure de collectivisation est un progrès, alors que la collectivisation sans participation est un recul.

Faire participer les gens peut paraître simple, une affaire tout au plus dé bonne volonté. Ce le serait peut-être si les structures le permettaient et si les subordonnés avaient l'éducation nécessaire. En fait, on n'a jusqu'à présent jamais réussi. Même les communautés de travail sont sur ce plan au moins, des demi-échecs. La tâche qui nous incombe maintenant dans la recherche et dans l'action, c'est d'imaginer en même temps les solutions structurelles et les moyens de persuasion. Il n'y a plus une fin lointaine et des moyens dont on ne veut pas s'occuper, car il s'agit de basse cuisine, mais le même problème qui est celui de l'action et du changement.

Dans cette perspective, le rôle des intellectuels, au moins en France, est me semble-t-il considérable, et leur responsabilité en conséquence très lourde.

Une des hypothèses que l'on peut faire en effet sur les lois du changement d'une société encore fortement aristocratique (à large distance sociale) comme la nôtre, c'est que le changement se répercute de haut en bas par le processus normal de diffusion des modes. Et dans cette hiérarchie de diffusion le groupe des intellectuels occupe une place privilégiée. La part prépondérante de maîtrise abstraite qu'implique notre culture lui donne en effet un quasi monopole sur certains des traits fondamentaux de notre appréhension du monde et finalement de nos relations sociales. Certes, la mode que lancent les intellectuels peut paraître très éloignée des préoccupations élevées qui sont les leurs. Ce n'est pas l'engagement existentialiste que la France des années 45 a emprunté à Sartre et à ses amis, mais le style de vie du Bar Vert et de la Rose Rouge. Mais ce style de vie qui est tout de même malgré sa dégradation, celui de la Nausée et des Premiers Chemins de la Liberté, ne correspond-il pas mieux à l'enseignement profond de Sartre qu'une démarche philosophique extrêmement technique et un engagement politique régulièrement à contretemps malgré sa générosité ?

Or, ce qui frappe dans le style de nos modes littéraires et artistiques, c'est la volonté de séparation qu'elles manifestent. Le goût du panache et de la polémique, le formalisme esthétique perfectionniste, comme le byzantinisme socialiste, la passion de la parodie et du piétinement comme la folie du gratuit, autant de traits qui expriment avant tout le mépris du vulgaire. Même la recherche de l'engagement responsable garde, pour trop d'intellectuels pourtant sincères, un ton pontifiant qui les sépare de la foule quand ils croient s'en rapprocher. Bien sûr on peut dire que le vulgaire, que la foule, c'est le bourgeois. Mais ce tour de passe-passe, ce jeu sur les mots n'empêche pas que l'ouvrier de Pantin soit à ce compte aussi bourgeois que l'habitant du 16e.

C'est qu'au fond, dans sa recherche effrénée de l'avant-garde, notre monde intellectuel est profondément conservateur. Ce qui l'intéresse avant tout, c'est de garder son monopole. Son mouvement n'est qu'apparent. Les écoles et les modes passent, mais la distance sociale qui consacre sa situation privilégiée demeure. C'est toujours le monde intellectuel qui donne le ton. Et pour qu'il puisse continuer à donner le ton, il faut que le rapport fondamental d'autorité demeure.

Dans le style brillant qu'il impose, dans le terrorisme des fins dernières - marxistes ou non - qu'il fait régner, dans cette orientation générale de maîtrise et de mépris qu'il donne à notre façon de vivre, je ne peux m'empêcher de reconnaître un des obstacles les plus profonds à toute participation et à tout progrès.

Certes, je noircis volontairement le trait, mais c'est pour mieux montrer qu'il y a là un des rares domaines où la prise de conscience peut être efficace et où la volonté humaine peut agir sur 1e monde. La France nouvelle attend un nouveau style. C'est la responsabilité des intellectuels de le lui donner. Peut-être pour y parvenir, devront-ils viser moins haut. Mais ce n'est pas viser qui importe, c'est toucher.

 

 

[© Michel Crozier in revue Esprit, n° 12, décembre 1957]

 

 

 


 

 

Texte soumis aux droits d'auteur - Réservé à un usage privé ou éducatif.